État, Europe, devoir, Hobbes, Marx, Rousseau, Diderot, Voltaire, Platon, démocratie, libéralisme, justice, euroscepticisme
La majorité et surtout le progrès de partis politiques plus ou moins eurosceptiques aux dernières élections européennes le montrent : les Européens désirent le renforcement de leurs États, selon eux trop effacés et soumis à l'Union européenne. En effet, le rôle et la puissance des institutions, de l'administration régissant la société et constituant l'État est variable. Ainsi, il en est de même pour ce que l'État effectue pour nous, ce qu'il nous doit.
Quel est le devoir de l'État envers nous, si devoir il y a ? Mais ce devoir n'est-il qu'à sens unique ? Ne lui devons-nous pas quelque chose en retour ?
[...] Ce n'est donc pas dans les lois des Etats que nous devons rechercher la justice, mais dans des organisations internationales censées être justes et objectives, comme les Nations unies. L'Etat devrait donc aussi, dans ce cas, s'effacer pour leur laisser le pouvoir d'opérer. Mais une organisation créée par les vainqueurs d'une guerre, où ils se confèrent un pouvoir supérieur, ne peut représenter ce droit naturel, rationnel. Selon Hobbes, dans Le Léviathan, la raison des hommes leur permet d'y accéder, mais ils sont trop intéressés, de mauvaise foi, pour y parvenir. [...]
[...] L'État nous doit-il quelque chose ? La majorité et surtout le progrès de partis politiques plus ou moins eurosceptiques aux dernières élections européennes le montrent : les Européens désirent le renforcement de leurs Etats, selon eux trop effacés et soumis à l'Union européenne. En effet, le rôle et la puissance des institutions, de l'administration régissant la société et constituant l'Etat est variable. Ainsi, il en est de même pour ce que l'Etat effectue pour nous, ce qu'il nous doit. Quel est le devoir de l'Etat envers nous, si devoir il y a ? [...]
[...] Cette recherche inexorable bouleverserait l'ordre établi, plongeant la cité dans le chaos et attentant à la sécurité de tous. La liberté ne doit donc pas être un dû de l'Etat pour Platon. Au contraire, le libéralisme prône comme principal dû de l'Etat la liberté, notamment économique. Selon ce mouvement, l'Etat doit s'effacer, réduire les impôts et par conséquent les mesures sociales, pour laisser place au développement économique. Le mouvement anarchiste veut non pas l'effacement mais la disparition totale de l'Etat. Pour Proudhon, l'Etat est un parasite prenant plus qu'il ne donne, dont l'unique devoir est de disparaître. [...]
[...] Henry David Thoreau l'exprime dans La désobéissance civile et le dilemme du superhéros, qui hésite entre désobéir pour une cause et respecter l'ordre établi, est un topos de la fiction, avec par exemple le personnage de Miles Morales dans Spiderman. Car il faut distinguer le devoir absolu, le katortoma des stoïciens, par exemple d'être raisonnable, du kathêkonta, le devoir relatif à notre place dans la société. Par exemple, seuls les huissiers ont le droit de réquisitionner des biens. Bouleverser cet ordre, c'est nier l'Etat. Car l'Etat n'est pas le seul à avoir des devoirs. Nous lui devons autant qu'il nous doit. [...]
[...] Mais nous avons aussi des devoirs envers l'Etat : il ne nous rend pas de services à sens unique, nous créons un pacte. La teneur de ce pacte est l'enjeu majeur des clivages politiques. Les sociétés sans Etat, où, s'il y a un chef, il ne joue qu'un rôle de médiateur dans privilèges, sont rares et surtout à une échelle réduite à des cultures autochtones. Le débat dans la grande majorité des sociétés se concentre surtout sur les pouvoirs accordés à l'Etat. [...]
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