État, insécurité, ordre, justice, obligation, nation, devoir, guerre en Ukraine, Léviathan, Thomas Hobbes, procès de Nuremberg, La Boétie, État totalitaire, Louis XIV, roi de France, Emmanuel Kant, DDHC Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, contrat social, loi universelle
Spontanément, nous avons tendance à penser que le rôle de l'État est de nous protéger de l'insécurité et de faire régner l'ordre et la justice. Ce sont autant de choses que nous pensons que l'État nous doit. Cependant, est-ce valable pour toutes les formes d'État ? En outre, si l'État nous doit quelque chose, il serait judicieux de préciser cette chose, si elle est une ou multiple, générale ou particulière. D'autre part, si l'on prend le problème dans l'autre sens, nous pouvons nous demander si ce n'est pas plutôt nous qui devons quelque chose à l'État. Plus largement, il paraît difficile que l'État doive quelque chose à chaque individu en particulier. Le « nous » peut aussi bien faire référence à la société dans son ensemble qu'à chaque individu, ce qui pose le problème de la divergence des intérêts particuliers. Dès lors, quel rapport l'État doit-il entretenir avec nous ? Est-ce à lui de devoir combler nos aspirations ou au contraire n'est-ce pas nous qui lui devons quelque chose et lui, rien ?
[...] Néanmoins, ce point peut être sujet à caution en raison du principe d'indépendance de la justice développé par Montesquieu dans De l'esprit des lois. En effet, la question se pose de savoir si la justice est un organe de l'État ou si son indépendance doit la placer à part de cette institution. Toujours est-il que l'État semble bien nous devoir quelque chose, et même plusieurs puisque c'est de nous qu'il est directement responsable. Toutefois, peut-il vraiment nous devoir quelque chose à nous individuellement? Et cela ne dépend-il pas du type d'État ? [...]
[...] Pour Arendt, l'État devient une menace dès lors qu'il dépossède les citoyens du débat démocratique. Peut-être alors que seul un État démocratique nous doit quelque chose ? En définitive, la prise de conscience des devoirs mutuels que l'État et nous, nous devons, pourrait être une condition nécessaire de l'équilibre harmonieux de la nation. Cela pourrait notamment être une solution à la dichotomie entre les intérêts particuliers et l'intérêt général. Ainsi, les droits que je réclame à l'état correspondent à une condition sine qua non des devoirs que je dois lui rendre. [...]
[...] D'autre part, si l'on prend le problème dans l'autre sens, nous pouvons nous demander si ce n'est pas plutôt nous qui devons quelque chose à l'état. Plus largement, il paraît difficile que l'État doive quelque chose à chaque individu en particulier. Le « nous » peut aussi bien faire référence à la société dans son ensemble qu'à chaque individu, ce qui pose le problème de la divergence des intérêts particuliers. Dès lors, quel rapport l'État doit-il entretenir avec nous ? Est-ce à lui de devoir combler nos aspirations ou au contraire n'est-ce pas nous qui lui devons quelque chose et lui, rien ? [...]
[...] Nous pouvons en effet considérer que c'est une chose qu'il nous doit, ne serait-ce que pour la survie du pays. Si l'on prend l'exemple de l'inflation actuelle, les mesures prises par l'État pour la compenser comme la mise en place des aides sociales, font partie de ce que nous pouvons atteindre de l'État, de ce qu'il nous doit légitimement. D'autre part, Emmanuel Kant souligne que si le bonheur est une affaire privée (d'ailleurs très subjective), il n'en demeure pas moins que l'État doit pouvoir assurer les conditions de possibilité d'une quête individuelle du bonheur. [...]
[...] Par exemple, le devoir de payer ses impôts est relatif à la fortune et à la situation professionnelle que l'on possède. De plus, nous avons le devoir de travailler pour assumer notre subsistance, nous pouvons ainsi être redevable de l'État et devoir s'engager à travailler pour lui. Tous ces devoirs, qui ne sont d'ailleurs pas exhaustifs, rentrent dans le domaine d'application de l'impératif catégorique théorisé par Kant. Nous devons absolument nous acquitter de nos obligations : le « tu dois » applique une loi universelle. Ainsi, tous ces devoirs nous sont rendus sous forme de droits. [...]
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