Dissertation de philosophie répondant au sujet : L'Etat est-il nécessaire parce que les hommes manquent de morale ?
[...] Le contrat doit établir une société dont les lois assurent la paix. En effet, pour l'homme, l'Etat de nature, serait un Etat de guerre de tous contre tous comme dit Thomas Hobbes. Les hommes seraient des individus solitaires, isolés les uns des autres. Hobbes parle d'un droit (naturel) illimité où nous aurions le droit de faire tout ce que nous voulons, de prendre possession de tout ce que nous voulons; et surtout, droit primordial (loi naturelle ou de raison) de conserver notre vie et de tout faire pour cela, de juger des moyens nécessaires et conformes à la poursuite de cette fin naturelle, nous sommes en ce domaine les seuls juges. [...]
[...] Nous sommes donc très loin d'un Etat naturel où les hommes vivent en harmonie. Nous ne sommes pas des sages (et on ne naît pas sage mais, éventuellement, on le devient : tout enfant commence par être un tyran). Il semble qu'il y ait en l'homme une opposition première à l'autre et, par là, à la société, un égoïsme fondamental qui fait qu'il se préfère à tous comme le dit Schopenhauer : Chaque individu, en dépit de sa petitesse, bien que perdu, anéanti au milieu d'un monde sans bornes, ne se prend pas moins pour centre du tout, faisant plus de cas de son existence et de son bien- être que de ceux de tout le reste Cependant, il y eut des sociétés sans Etat, comme des sociétés sans classes, sans écriture, etc. [...]
[...] Cependant, la morale de l'Etat à laquelle on accepte de se plier peut parfois nous sembler immorale d'un point de vue personnel, prenons pour exemple les tests ADN. Cela pose la question de savoir dans quelle mesure il faut s'affranchir de la morale de l'Etat pour respecter ses principes moraux. En fait la conscience doit reconnaître comme légitime les commandements et les interdictions afin d'être en mesure de les respecter. La morale personnelle prime alors sur la morale collective, celle de l'Etat. [...]
[...] L'Etat devient ainsi l'espace où l'homme peut accéder à une dimension universelle de son existence, comme citoyen concevant un intérêt général au-delà de son égoïsme naturel, et obéissant à l'autorité commune et réglée de la loi, plutôt que de se soumettre à la force imprévisible, et finalement toujours précaire, d'un tyran. L'Etat incarnerait donc l'intérêt général. Il aurait des fins raisonnables, pouvant être voulues par tous. L'Etat a même pu alors apparaître avec Hegel, comme la réalité de l'Idée morale la raison en acte, réalisant la morale et le droit qui ne sont encore, au niveau individuel, que des abstractions. [...]
[...] Au contraire, c'est parce qu'il n'est pas naturellement sociable, parce qu'il porte en lui des tendances destructrices, qu'il doit inventer l'Etat. (Inventer, instituer, décision libre) L'Etat serait la solution aux maux naturels de l'homme. Marcel Conche écrit dans Vivre et philosopher : Les morales collectives remplissent leur fonction, qui est d'unir les individus d'un même groupe humain par des croyances communes L'Etat est par définition une entreprise contre nature : c'est un artifice. Il naît autrement que naturellement. Dans un premier temps, chacun doit, par raison, reconnaître la nécessiter de l'existence de lois. [...]
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