L'une des plus grande tragédie classique illustre l'aliénation de l'acte d'aimer. C'est sans conteste par amour que Juliette se suicide suivie de Roméo, ce dernier considérant qu'il est plus dur de vivre sans sa bien-aimée que de mourir. Le geste fatal de ces personnages leur est ainsi totalement dicté par l'amour, ils ne semblent donc aucunement libres.
Est-on libre d'aimer ? Cette question n'est pas assimilable au fait de savoir si l'on est libre lorsque l'on aime, mais elle revient plutôt à s'interroger sur l'adéquation ou non de la liberté avec l'action humaine d'aimer. Il convient alors d'entendre par « aimer », le fait d'avoir un sentiment qui se porte sur quelque chose ou quelqu'un d'extérieur à notre Etre.
La question de la liberté d'aimer est d'autant plus lourde de conséquences que l'amour est un sentiment proprement humain ; dans le monde animal, l'amour, que l'on qualifie de maternel n'est qu'instinctif, seul l'Homme est capable d'aimer. Ne pas être libre d'aimer reviendrait ainsi à nous enlever une part de notre humanité.
Ainsi, nous nous demanderons d'abord si la liberté d'aimer correspond à l'absence de contraintes, contraintes qui nous pousseraient à aimer. Dans une seconde partie nous constaterons qu'on est libre seulement à la condition que cette action soit liée à l'exercice de notre libre-arbitre. Enfin, nous montrerons que la liberté d'aimer est en fait une libération.
[...] Cependant, une trop grande part accordée au déterminisme rendrait impossible la liberté d'aimer. Il convient ainsi de reconnaître les causes qui influent sur notre sentiment amoureux et par la même occasion d'agir sur elle. Être libre d'aimer, c'est donc être capable de changer les causes, de les modifier de telle manière qu'elles jouent en notre faveur, qu'elles reflètent notre vraie nature. Il faut connaître les causes de notre amour pour que celui-ci ne soit plus une passion, mais une action. En ce sens, la liberté d'aimer peut-être appréhender comme une libération. [...]
[...] Il s'agirait alors du plus bas degré de notre liberté d'aimer. Il faut donc y préférer un choix raisonner ; de cette façon, aimer en connaissance de cause serait un acte libre et reflèterait ma volonté libre. Cependant, un tel choix, déterminé par la Raison implique de connaître ce qui est moral, d'aimer ce qui est bien (bon) pour nous, il n'est jamais désintéressé. La liberté d'aimer serait donc étroitement liée à la notion de vérité, et ce, par l'action de notre Raison. [...]
[...] Ce constat rend alors difficile la libération et donc la liberté d'aimer. En raison de la particularité de l'acte d'aimer, de son application au monde sensible (on ne peut pas aimer quelque chose qui est étranger à notre conscience, et/ou qui n'est pas réel), il est parfois difficile d'éprouver notre liberté d'aimer . Cette dernière n'en demeure pas pour autant inexistante, elle devient effective lorsque l'on a préalablement pris conscience du déterminisme lié à l'action d'aimer et que l'on a la possibilité de la modifier à notre guise. [...]
[...] Enfin, nous montrerons que la liberté d'aimer est en fait une libération. La liberté se définit communément de manière négative en tant qu'absence de contraintes Ainsi, pour les métaphysiciens, on serait libre d'aimer si aucune cause ne nous poussait à une action plutôt qu'une autre. Or, si l'on accepte cette définition, alors la liberté d'aimer serait impossible puisqu'il existe une contrainte matérielle. En effet, l'amour n'appartient pas au monde intelligible, mais ce sentiment prend racines dans le monde sensible, matériel, il n'est pas au-delà de la nature (métaphysique). [...]
[...] Est-on libre d'aimer? L'une des plus grandes tragédies classiques illustre l'aliénation de l'acte d'aimer. C'est sans conteste par amour que Juliette se suicide suivie de Roméo, ce dernier considérant qu'il est plus dur de vivre sans sa bien- aimée que de mourir. Le geste fatal de ces personnages leur est ainsi totalement dicté par l'amour, ils ne semblent donc aucunement libres. Est-on libre d'aimer ? Cette question n'est pas assimilable au fait de savoir si l'on est libre lorsque l'on aime, mais elle revient plutôt à s'interroger sur l'adéquation ou non de la liberté avec l'action humaine d'aimer. [...]
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