Toute personne a un jour déclaré douter de quelque chose tout comme elle a déclaré penser. Le doute et la pensée sont donc deux matières fréquentes de la vie. Toutefois, existe-t-il une relation entre ces deux notions au point de pouvoir affirmer qu'il est "vrai que la pensée ne commence qu'avec le doute" ?
Douter, c'est ne pas être sûr, s'interroger, ne pas savoir quoi faire, quoi dire. Le doute rejoint ainsi l'hésitation, le doute est un antonyme de la certitude. Penser consiste à s'interroger sur le monde, sur qui, sur autrui, sur une chose, un sujet, etc. C'est ainsi, a priori, une construction de l'esprit nécessitant une démarche intellectuelle (...)
[...] En effet, le doute intervient tout au long de la pensée et non uniquement au début. La démarche scientifique en est un bon exemple .En effet, le scientifique va chercher, et donc penser, car une question, donc un doute, existe. Dans sa démarche construite de pensée, il ne va cesser de construire des vérités scientifiques à partir de doutes successifs. Le doute sera le vrai moteur de la pensée scientifique, il ne se limitera pas au commencement de la pensée. [...]
[...] Ici encore, le doute lié à la pensée a un autre rôle que celui de simple initiateur de la pensée, le doute permet de distinguer l'homme qui pense de celui qui se satisfait de ses doutes et des réponses toutes faites des autres . Est-il vrai que la pensée ne commence qu'avec le doute ? La question ne peut se satisfaire d'une réponse non nuancée. En effet, il est vrai que la vraie pensée, la pensée construite, nécessite le doute pour commencer. Toutefois, le doute n'est pas seulement un prérequis, le doute est avant tout le moteur de la pensée construite. Le doute permet seul de déclencher la pensée au sens pur du terme mais le doute ne la déclenche pas toujours. [...]
[...] L'animal peut aussi douter. Tel est par exemple le cas de l'animal qui hésitera entre deux terrains de chasse, deux comportements à adopter, etc. Toutefois, ce doute ne va pas initier un mécanisme de pensée, la pensée étant le propre essentiellement de l'homme pour ne pas dire de l'homme. Le doute de l'animal sera suivi d'un réflexe, d'un comportement typique, grégaire, et non d'une pensée construite. Le doute ne permet pas alors à la pensée de débuter. Page 3 sur 4 Le cas de l'enfant est également intéressant .En effet, l'enfant doute, c'est même pour lui un moyen de se construire. [...]
[...] Or, le résultat en lui–même peut provoquer le doute. Dès lors, le doute existerait également à la fin processus de la pensée dans certain cas. Le doute est donc bien lié à la pensée et il est vrai d'affirmer que la pensée commence essentiellement avec le doute lorsqu'une conception scientifique ou philosophique de la pensée est retenue. Toutefois, le doute ne se limite pas au commencement de la pensée. Le doute initiateur de pensée est particulièrement bien illustré par l'opposition faite entre l'obscurantisme et les périodes de la Renaissance ou encore des grandes découvertes .En effet, ces périodes de renouveau de la pensée sont caractérisées par l'abandon de certitudes (religieuses essentiellement) et donc la réapparition du doute. [...]
[...] L'esprit lato sensu est une notion de la vie courante qui désigne quelque chose de difficile à définir mais qui s'opposerait à l'enveloppe matérielle que serait le corps selon certaines théories, sans pour autant rentrer dans les conceptions distinguant le corps mortel de l'âme immortelle. L'esprit serait alors le siège de nos pensées, de toutes les formes immatérielles de pensées. L'esprit semble détester le vide, tout comme le reste de la nature. La pensée primaire, dénuée de tout doute, semble être alors la matière empêchant l'esprit vide. Une telle pensée apparait alors comme une occupation inconsciente, au sens de non voulue, de l'esprit. Cette pensée mécanique ne nécessite aucun doute. [...]
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