Étudier avec précision les dangers et conséquences de l'action humaine est chose courante. Qu'elle soit liée à l'environnement, à la politique ou à un caractère personnel, l'on peut aisément en distinguer les aspects positifs ou négatifs. En revanche, la même question appliquée à la réflexion se trouve définitivement plus complexe à résoudre. En effet, si l'action entraîne objectivement un risque ou non, l'appréciation des risques potentiels auxquels nous expose le fait de réfléchir reste subjective et aléatoire. Car, en réfléchissant, donc, nous effectuons une introspection, un mouvement pour nous tourner vers nous-mêmes, tout en nous figurant ou analysant des phénomènes internes ou externes.
Ainsi, nous entraînons nos neurones dans un travail d'analyse et de questionnement tout à fait singulier à propos de toutes sortes de choses allant de nos plus intimes préoccupations, à des questions d'ordre général, traitant du monde qui nous entoure. Aussi, un doute peut-il se propager : cette réflexion, ce pouvoir de réfléchir ne représente-t-il pas un risque quelconque envers nous, autrui et notre environnement ? Cette activité intellectuelle humaine est-elle à craindre ?
[...] Ce travail cérébral nous ouvre les yeux, il est vrai, sur des choses aux apparences négatives dont on se passerait volontiers. Néanmoins, nous réalisons en parallèle la réalité d'un positif que nous ignorions également. On ne peut donc choisir ce que l'on souhaite se rappeler ou oublier, notre conscience prend tout en compte et nous avons le rôle de sélectionner ce à quoi nous allons accorder de l'importance et ce qui ne nous affectera pas. Ce qui oriente notre vie sur une pente ou un versant ensoleillé ou à l'ombre n'est finalement pas notre réflexion en elle-même, mais ce que l'on en fait. [...]
[...] Appliquons-nous donc dans une première partie à étudier le caractère risqué de la réflexion. Tout d'abord, il faut rappeler que la réflexion est un processus intellectuel qui interroge un sujet ou plusieurs à la recherche de la compréhension et donc de la vérité. Elle entraîne surtout une prise de conscience de cette vérité récemment découverte et c'est précisément ici que se trouve le risque que nous recherchons. En effet, rendre conscience de sa condition est systématiquement déclencheur d'un malaise. Nous réalisons soudainement ce qu'est notre vie et surtout le fait que nous sommes réduits à la subir. [...]
[...] Nous l'avons dit, réfléchir c'est analyser en quête de la vérité. Or, cette vérité n'est plus, telle le chat noir, annonciatrice de mauvais augure, mais, au contraire, source de délivrance. On le sait, l'homme a peur de ce qu'il ne connaît pas et tout mystère est susceptible de devenir angoisse s'il n'est pas élucidé. L'on préfère se savoir atteint d'un cancer du foie que de vivre dans le doute éternellement. En réfléchissant, nous essayons d'atteindre la connaissance dont nous sommes dépourvus, celle qui nous rapprochera de la vérité. [...]
[...] Est-il risqué de réfléchir ? Étudier avec précision les dangers et conséquences de l'action humaine est chose courante. Qu'elle soit liée à l'environnement, à la politique ou à un caractère personnel, l'on peu aisément en distinguer les aspects positifs ou négatifs. En revanche, la même question appliquée à la réflexion se trouve définitivement plus complexe à résoudre. En effet, si l'action entraîne objectivement un risque ou non, l'appréciation des risques potentiels auxquels nous expose le fait de réfléchir reste subjective et aléatoire. [...]
[...] Ainsi, une personne passant un entretien d'embauche aura réfléchi antérieurement à ce qu'elle a intérêt à dire et à taire à la personne l'interrogeant, inhibant sa propre personnalité. Elle sera alors reconnue comme celle qu'elle fait paraître et non celle qu'elle se trouve être réellement. Réfléchir est finalement se torturer l'esprit à des fins déprimantes. Ne pas réfléchir c'est finalement avoir l'esprit libre et jouir pleinement de la vie sans avoir en permanence la perspective d'un malheur à venir. Reprenons à présent notre problème initial et soumettons-le au point de vue inverse. [...]
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