Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même ? - publié le 03/08/2012

Résumé du document

La notion de connaissance de soi abordée au fil des siècles par les philosophes nous amène à nous poser la question « est-il plus facile de connaître autrui que soi-même ? », et plus précisément à nous demander jusqu'où et par quels moyens pouvons-nous connaître autrui et nous-même. Ainsi, après avoir analysé dans un premier temps les obstacles qui s'opposent à nous dans la connaissance de l'autre, nous verrons par quels moyens il est possible de se connaître et de se comprendre.


La connaissance d'autrui peut, dans un premier temps, sembler plus facile.
L'idée de connaissance analogique avancée par Malbranche permet de penser que l'identification chez autrui d'un comportement reconnaissable aboutirait à la certitude que cet individu est doté de conscience. Or, nous comprenons les comportements d'autrui avant même de comprendre les nôtres. Ainsi, alors que nous sommes encore bébé et encore inconscients, nous sommes déjà en mesure de comprendre, d'interpréter les attitudes de nos parents. Nous comprenons donc spontanément que les individus qui nous entourent sont dotés de conscience, nous n'avons pas besoin de penser pour le savoir (...)

Extraits

[...] Cependant, l'inconscient constitue un obstacle parfois difficile à franchir, et cette démarche peut donc s'avérer difficile. En effet, le rôle de l'inconscient est donc d'empêcher l'apparition à la conscience d'élément qu'elle rejette, ou du moins dont l'état initial a été modifié. Plus le traumatisme causé par ces éléments est ancien ou douloureux, plus la censure est grande et la déformation importante. Le psychanalyste n'est qu'un guide dans cette quête de la connaissance de soi et va entreprendre, avec le patient, une traduction des idées exprimées spontanément par ce dernier, qui peuvent dans un premier temps paraître décousues. [...]

[...] Cependant, des obstacles ne nous permettront d'aboutir qu'à une connaissance partielle de l'autre. Auparavant, Descartes avait affirmé : Il n'y a aucune de nos actions extérieures, qui puissent assurer à ceux qui les examinent, que notre corps n'est pas seulement une machine qui se remue de soi-même, mais qu'il y a aussi une âme qui a des pensées, exceptées les paroles Le dialogue, en particulier, est en effet l'expression de la conscience, une preuve que nous en sommes dotés. C'est aussi, à travers l'échange de connaissances, de points de vue, de sensations qu'il suppose, le moyen le plus direct et le plus sûr de parvenir à des affinités et à une connaissance de l'autre accrue. [...]

[...] De plus, cette première étape de la connaissance de soi, qui vise à franchir les barrières de l'inconscient peut être complétée. Car, si elle nous permet de fournir des explications à un problème, voire à une pathologie, si elle rend cohérents des faits qui, sans elle, resteraient inexpliqués, nous nous définissons aussi à travers ceux qui nous entourent. En effet, nos proches peuvent nous observer avec un regard objectivant, ils nous apprécient, et donc s'intéressent à ce que nous sommes. [...]

[...] Dissertation : Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même ? La notion de connaissance de soi abordée au fil des siècles par les philosophes nous amène à nous poser la question est-il plus facile de connaître autrui que soi-même ? et plus précisément à nous demander jusqu'où et par quels moyens pouvons-nous connaître autrui et nous-même. Ainsi, après avoir analysé dans un premier temps les obstacles qui s'opposent à nous dans la connaissance de l'autre, nous verrons par quels moyens il est possible de se connaître et de se comprendre. [...]

[...] En ce sens, nous sommes donc réduits à n'avoir qu'une connaissance incomplète des autres. D'autre part, si l'on rencontre aussi des difficultés à se connaître, nous avons les moyens d'aboutir à un degré de connaissance de nous-même supérieur à celui que nous avons d'autrui. En effet, si nous ne pouvons pas accéder à l'inconscient des autres, nous pouvons faire cette démarche pour nous. La psychanalyse, qui passe notamment par l'interrogation et les associations libres de pensées, est la méthode la plus adaptée à cet objectif. [...]