Connaissance de soi, autrui, inconscient, intersubjectivité, Kant, Levinas, Sartre, existentialisme athée
Parfois, il arrive que des proches ou des membres de la famille nous déclarent : « Je te connais mieux que toi-même ! ». Mais ils ne prennent pas en compte la complexité de l'être humain et la difficulté de se connaître soi-même ou même de connaître autrui.
Ainsi, sommes-nous capables de connaître davantage autrui que de nous connaître nous même ? Et si oui, dans quelle mesure ?
Nous verrons dans un premier temps que la complexité de l'être vivant pose un obstacle à la connaissance de soi ; puis nous montrerons qu'autrui peut se laisser facilement connaître, avant de prouver que la connaissance d'autrui est difficile.
[...] La dignité est fondée sur la raison et la liberté. De plus, une personne est une « fin en soi » capable de choisir se propre fin et caractérisée par une valeur objective et absolue. En étant une personne, un être vivant complexe, autrui est donc un sujet dont la connaissance est difficile. Il est difficile de connaître autrui cat je me dois de le respecter. Le respect est un devoir moral universel. Pour KANT, c'est un sentiment rationnel qui nous oblige. [...]
[...] Si selon DESCARTES, je suis capable de me connaître par ma conscience et si je perçois autrui comme un autre moi-même, alors je peux connaître autrui autant que je me connais moi-même. Enfin, DESCARTES considère que la question d'autrui est secondaire. Je perçois aussi l'autre comme un autre que moi, quelqu'un de différent. Pour SARTRE, fondateur de l'existentialisme athée, l'homme est liberté. Dieu n'existe pas donc aucune nature ne prédéfinit l'homme. Etre libre, c'est être capable de changer qui je suis. L'homme n'est pas définitif car « l'existence précède l'essence ». [...]
[...] L'explication est une connaissance analytique. Comprendre, c'est ramener à l'unité d'un sens. Cela désigne une opération de synthèse qui consiste à donner une signification. La compréhension est une connaissance synthétique. Ainsi, connaître autrui c'est le connaître de manière synthétique ou analytique. Nous pouvons également parler de la conscience selon DESCARTES. Par la certitude du Cogito, je ne suis certain que de ma propre existence. L'existence d'autrui et du monde me sont inconnues. Je ne peux donc pas savoir si autrui existe. [...]
[...] La subjectivité est ce qui se rapporte au psychisme, à l'esprit. Si l'introspection donne le risque de juger les autres, elle pose aussi le risque de se juger soi-même et de se tromper sur soi. Ainsi, l'introspection montre que la connaissance de soi est difficile. Selon HUME, prendre conscience de soi, c'est prendre conscience d'une succession d'états de conscience. Se connaître semble complexe, voire impossible. Mais connaître autrui paraît davantage aisé. Autrui désigne l'autre et non pas les autres. Il ne désigne pas non plus une personne particulière. [...]
[...] Ici, SARTRE s'inspire également de HEGEL et de sa dialectique du maître et de l'esclave. HEGEL s'attache à montrer que l'on peut facilement connaître autrui car la conscience de soi dépend de la reconnaissance d'autrui. Elle ne dépend plus de l'intériorité mais de l'autre, suite à un combat à mort entre deux consciences, chacune voulant montrer à l'autre sa liberté, sa supériorité. Si autrui est réifié, chosifié, il est plus facile de le connaître que de se connaître soi-même. Mais autrui est également un être complexe, donc la connaissance est difficile. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture