Transformer l'être humain, notion d'insensé, absurde, logique, désir, morale, dénaturation, société, nature première, instinct, sensation de manque, existentialisme, humanisme, éducation, civilisation, progrès technique, projet politique
À première vue, il est insensé de vouloir transformer l'humain, car ce processus par lequel il passerait d'un état à un autre est soit absurde, soit déraisonnable. La notion d'insensé se place ainsi autant sur le terrain logique : est insensé ce qui n'obéirait à aucune logique ; que sur le terrain moral : est insensé ce qui aurait perdu la raison, le bon sens. Mais est-ce si évident ? La question de la transformation de l'humain n'a-t-elle vraiment aucun sens ? On voit tout de suite que se mêlent, dans cette question, les deux acceptions du mot sens : la direction et la signification. Qui donne une direction au devenir humain ? Le sujet nous conduit à opposer intention naturelle et intention humaine : n'est-ce pas l'humain lui-même qui veut se transformer justement parce que la nature ne semble avoir rien prévu d'avance pour lui ? Que signifie être humain ?
[...] Si on pense l'humain de la même manière, être un humain signifierait réaliser des qualités qui nous sont propres et innées, il y aurait un concept universel d'humain que tout le monde actualiserait. Une telle conception fait de l'humain une création qui implique forcément un être supérieur dont l'intention présiderait à la réalisation de l'humain. Sartre refuse une telle conception en faisant de l'humain « un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept. » (L'existentialisme est un humanisme). L'humain est cet être qui se réalise lui-même, qui se définit lui-même comme la somme de ses actions. [...]
[...] Que signifie être humain ? Ce que l'on appelle la nature de l'humain est-elle donnée ou acquise ? Une question se pose alors : la transformation est-elle ce qui dénature l'humain en le forçant à être ce qu'il ne veut pas être ou est-elle ce qui permet à l'humain de devenir ce qu'il est ? Cette question est importante, car le sujet introduit immédiatement une connotation négative à cette idée de transformation. Là où on perçoit souvent le changement comme une évolution positive, un progrès, le sujet nous inciterait à remettre en question cette idée de progrès. [...]
[...] Est-il insensé de vouloir transformer l'être humain ? Notions abordées : la culture, la technique, la société, la liberté, le désir, l'histoire, la morale. À première vue, il est insensé de vouloir transformer l'humain, car ce processus par lequel il passerait d'un état à un autre est soit absurde, soit déraisonnable. La notion d'insensé se place ainsi autant sur le terrain logique : est insensé ce qui n'obéirait à aucune logique ; que sur le terrain moral : est insensé ce qui aurait perdu la raison, le bon sens. [...]
[...] Des besoins aux désirs L'humain apparaît donc comme le seul être naturel à ne pas se contenter de satisfaire ses besoins, ceux que sa nature corporelle lui dicte. Dire que le désir est l'essence de l'humain, c'est définir l'humain comme celui qui va au-delà de ce qui est donné par la nature. Le besoin est en quelque sorte immédiatement limité : il est l'expression d'un manque qui peut être comblé, mais surtout d'un manque qui n'implique en rien notre volonté. Je ne choisis pas d'avoir faim ou d'avoir sommeil, je dois satisfaire ces besoins. [...]
[...] Le désir peut alors apparaître comme le moteur de la transformation humaine. L'humain transforme le monde autour de lui pour qu'il soit plus en adéquation avec ses désirs, il se transforme aussi lui-même pour être plus conforme à ce qu'il désire être. Si le désir est bien déclenché par le manque, ce serait avant tout un manque ontologique propre à l'existence humaine : l'humain conscient de lui-même a aussi conscience de sa non-coïncidence avec le monde et avec lui-même. C'est peut-être de là qu'émerge son sentiment de manque, et de fait son désir. [...]
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