Depuis le XVIIIe siècle, on assiste à une réelle foi, une confiance en le progrès de l'homme grâce aux nombreuses inventions et progrès techniques qu'il est dans la capacité de produire grâce à ses facultés. Effectivement, la doxa commune pense que l'humanité pourrait progresser constamment, car les hommes sont capables d'engendrer un progrès scientifique et technique de masse. Pourtant, déjà au XXe siècle, Einstein, un des plus grands physiciens de son temps affirmait que « le progrès technique est comme une hache qu'on aurait mise dans les mains d'un psychopathe. » Par cette exclamation Einstein désirait montré que par delà ses apparences, le progrès technique pourrait être une âme dangereuse pour les hommes, ainsi nous pouvons nous demander s'il est fondé de voir en l'histoire humaine un progrès constant ?
[...] De plus, l'homme ayant une conscience historique serait sûrement le seul à pouvoir donner un sens à l'histoire et considérer le déclin comme une fatalité irait donc à l'encontre du devoir moral de l'homme qui doit œuvrer en but d'une amélioration morale de celle-ci. Il vaudrait mieux voir en ces déclins un nouvel enjeu à dépasser de façon à réellement progresser. Tout d'abord, afin de montrer qu'il ne faut pas voir en le déclin de notre civilisation ne signifie pas que l'histoire humaine ne peut plus progresser, il faut montrer que le temps peut aussi ne pas être considéré comme linéaire, mais comme un enchevêtrement de trajectoires paraboliques, comme une courbe sinusoïdale. [...]
[...] De surcroit, on pourrait même dire que l'histoire humaine n'est pas en progrès, mais en déclin, car ce qui participe à un progrès quantitatif de celle-ci contribue à son déclin qualitatif. Le XXIe siècle plus que tous les autres siècles témoignant de la volonté de l'homme d'accroître son bien- être matériel, au détriment de son bien-être qualitatif, témoigne aussi du fait que la civilisation est en déclin. Comme disait Saint-Exupéry Les hommes ont fait l'essai des valeurs cartésiennes. Hors les sciences de la nature, ça ne leur a guère Nous venons donc de démontrer dans cette deuxième partie que les progrès ne font pas le progrès, car ceci est très subjectif, et que contrairement à la doxa commune, la technique témoigne dans une certaine mesure du déclin de notre civilisation. [...]
[...] Étant donné, que l'homme est doté de ces facultés qui lui permettent de connaître et de s'adapter dans le milieu dans lequel il vit en élaborant toujours plus de dispositifs techniques alors on peut dire qu'il est fondé de voir en l'histoire humaine un progrès constant. Ainsi comme nous venons de le montrer, il est fondé de voir en l'histoire humaine un progrès quantitatif et matériel constant, car l'homme, de par sa disposition de facultés intellectuelles qui lui sont propres comme la raison ou la volonté, est dans la capacité d'amasser un maximum de connaissances sur le monde dans lequel il vit et aussi de fabriquer de nouveaux dispositifs techniques afin de s'y adapter et de le transformer à sa guise. [...]
[...] C'est d'ailleurs cet ethnocentrisme qui a conduit les Occidentaux qui se disaient modernes à aller coloniser des populations dites barbares ou sauvages qui ne remplissaient pas leurs critères de civilisation, alors qu'elles vivaient sûrement mieux avant la connaissance des armes à feu. Cette impossibilité de juger d'un point de vue qualitatif si une culture ou civilisation vaut mieux qu'une autre s'étend à l'histoire humaine et pose le même problème. Dire que nous vivons mieux aujourd'hui qu'au moyen-âge est très subjectif, et s'il est indéniable que l'on a accumulé de nombreuses connaissances et que l'on dispose beaucoup plus de dispositifs techniques qu'avant est-ce réellement un progrès pour l'histoire humaine de savoir comment s'autodétruire ? [...]
[...] Cependant, ce n'est pas parce que les civilisations qu'une fois à leur apogée disparaisse que l'humanité disparaît avec elles. Les cultures sont des organismes ( ) Il y a une croissance et une vieille des cultures, des peuples, des langues, des vérités, des dieux, des paysages ( ) mais il n'y a pas humanité vieillissante De plus, le déclin de chaque civilisation mène à un progrès non pas constant, mais par à-couts de l'humanité, car l'erreur et formatrice et que le déclin permet la réalisation d'une nouvelle ère. Sciences sans conscience ne sont que ruine de l'âme, rabelais. [...]
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