Le devoir se définit avant tout par la volonté d'une personne libre, qui ne recherche d'autre justification qu'en elle-même. Il s'agit en effet de la conformité à une valeur morale, à laquelle l'homme se soumet et s'impose librement. Ainsi, le devoir ne semble admettre aucune compromission.
Néanmoins, nous pouvons nous demander si l'homme choisit réellement ses devoirs, s'il demeure absolument libre ou bien si le monde dans lequel il évolue ne lui impose pas certaines règles et conditions. Car comme le précise Jean de la Varende, « le plus difficile n'est pas de faire son devoir, c'est de savoir où il se place ».
L'homme reste-t-il finalement toujours un sujet autonome et formel quant aux choix de ses devoirs mais aussi à travers l'imposition inconditionnelle de certains autres ? Car il existe bel et bien un véritable fossé entre ce qu'il sait et ce qui lui est imposé de manière transcendante.
[...] Il nomme cette universalisation de la maxime impératif catégorique L'impératif catégorique est un impératif moral, émanant de la raison. Il commande inconditionnellement, il n'est donc subordonné à aucune fin et détient une réelle valeur en soi. Ainsi, l'impératif catégorique est une loi morale que Kant développe comme suit : Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse valoir en même temps comme principe d'une législation universelle (Critique de la raison pure). Par conséquent, de cet unique impératif découlent tous les devoirs. L'impératif catégorique fixe une orientation qui donne sens à nos actions. [...]
[...] Seulement, il ne propose pas de définition du devoir, il ne fait qu'en proposer des interdits. Sa philosophie purement négative n'aide absolument pas l'homme à faire de vrais choix, mais le pousse plutôt à tenter de comprendre les bons devoirs (bonne moralité) et ceux qui seraient néfastes, déjà pour sa personne et ensuite pour le monde dans sa totalité. L'homme se trouve une nouvelle fois confronté à un manque de structures dans son devoir, mais il sait au moins quelles erreurs lui seront interdites de commettre. [...]
[...] Et de nouveau, sa conception du désir dans le devoir est radicalement différente de celle de Kant. En effet, il estime que seul l'amour peut juger seul l'amour est capable de faire droit. Ou encore, dans Humain, trop humain, que le désir est signe de guérison ou d'amélioration Nietzsche laisse donc une grande place à la sensibilité et à l'émotion dans la vie humaine. Le désir n'est absolument pas un frein au devoir, l'homme n'oublie pas ses devoirs parce qu'il ressent des émotions, aime ou souffre. [...]
[...] Cette ‘fermeté' de ce que tu appelles ton jugement moral ? Admire plutôt ton égoïsme ! Ainsi, cette idée de pensée morale bonne qui vaut et prévoit l'universalisation refuse toute autonomie du sujet et liberté individuelle. Nietzsche est un homme qui envisage le pluralisme des valeurs et refuse catégoriquement l'antinomie des valeurs. C'est pourquoi, il est convaincu que peut importe ce que nous sommes portés à faire, seul compte moralement d'aller dans notre propre sens, de nous être estimés de le faire et de le faire avec le style le plus convenable (le style donne une unité à une multiplicité de traits confus et incohérents entre eux et transforme toute existence en valeur). [...]
[...] Sartre déclare Jamais nous n'avons été plus libres que sous l'occupation Par cette phrase largement provocatrice, il sous-entend que même sous l'occupation nous pouvons demeurer libres si c'est le choix de notre volonté. Mais dans cette optique, est-on en pleine possession de ses moyens afin de déterminer et de savoir ce que nous avons véritablement le devoir de faire ? Certains résistent, d'autres font preuve d'une délation sans borne. Que dit la loi à ce sujet ? Pas grand chose d'effectif ! Que nous dit notre conscience ? [...]
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