Qu'est-ce qu'un symbole ?

Résumé du document

« Le symbole [...] n'est pas un simple signe indifférent, mais un signe qui, tel qu'il est extérieurement, comprend déjà le contenu de la représentation qu'il veut évoquer. »
Hegel, Esthétique, Deuxième Volume, introduction, Du symbole en général. La conception du symbole, telle que l'entend Hegel, suppose la compréhension de qualités susceptibles d'incarner une idée, un sens, et in fine de servir de symbole de ces qualités.

Extraits

[...] Toutefois, l'intuition n'épuise pas le contenu du concept. Le symbole doit être rapporté à l'activité réflexive du sujet ; Kant résume sa méthode : appliquer le concept à l'objet d'une intuition sensible, et appliquer la réflexion sur cette intuition à un tout autre objet dont le premier est seulement le symbole ; il prend l'exemple du moulin à bras, qui symbolise le despotisme d'un État : En effet, le moulin nous apparaît comme un instrument à dimension de causalité mécanique or cette causalité mécanique est à l'œuvre dans un Etat despotique où tout est décidé par une volonté singulière absolue. [...]

[...] Qu'est-ce qu'un symbole ? le symbole [ . ] n'est pas un simple signe indifférent, mais un signe qui, tel qu'il est extérieurement, comprend déjà le contenu de la représentation qu'il veut évoquer. Hegel, Esthétique, Deuxième Volume, introduction, Du symbole en général. La conception du symbole, telle que l'entend Hegel, suppose la compréhension de qualités susceptibles d'incarner une idée, un sens, et in fine de servir de symbole de ces qualités. Le terme symbole vient du grec sumbolon : le signe, la reconnaissance. [...]

[...] Or, c'est ce que l'avènement des sociétés a montré, en instituant un langage ayant originellement comme fonction d'indiquer. L'articulation, et ensuite la grammaire, ont servi à l'homme à dire ce qui n'avait pas pour vocation d'être dit Le symbole est donc le retour à une écriture significative universelle. Au-delà du simple clivage tenant à la vocation du dire c'est la puissance du symbole que loue Rousseau : Ce que les anciens disaient le plus vivement, il ne l'exprimaient pas par des mots, mais par des signes, ils ne disaient pas, ils montraient ; en effet, le symbole échappe à la convention puisqu'il désigne plus ou moins fidèlement une réalité sensible de notre environnement, ainsi c'est dans l'ordre de la nature que le langage symbolique s'exprime, et par cet ordre peut évoquer une puissance plus ou moins grande du message transmis. [...]

[...] Audessus de toute communication concrète, le symbole comme image sensible de l'Idée, ne nécessite-t-il pas un travail de réflexion analogique pour en saisir le concept ? Rousseau, dans l'essai sur l'origine des langues, rappelle la richesse du symbole égyptien, forme aboutie du langage, puisqu'il épuisait la richesse sensible du monde, et la compare avec une écriture contemporaine qui ne trouve plus sa fin dans la communication en soi, mais dans la communication pour soi. Après avoir traité de la stérilité de la langue gestuelle contemporaine, notamment celle de France, Rousseau peut écrire Depuis que nous avons appris à gesticuler, nous avons oublié l'art des pantomimes opposant la gesticulation au pantomime, cette dernière trouvant une fin dans la communication envers autrui, puisqu'il s'agit de montrer C'est en effet le projet des symboles égyptiens selon Rousseau, puisque chaque idéogramme fait référence à un objet réel que l'on peut appréhender à travers notre sensibilité . [...]

[...] Sa fonction réside dans le fait d'être compris par son destinataire. Si le symbole fut un simple signe de communication à l'aube de l'humanité, nécessitant simplement une reconnaissances des caractères à travers une vulgarisation des perceptions visuelles de l'environnement, il fut instrumentalisé dès la préhistoire, et notamment chez les grecs, exigeant l'ordre d'une reconnaissance dans l'ordre symbolique. Le symbole est donc un métalangage, un langage exprimant un autre langage, et se retrouve immiscé au cœur d'interprétations farfelues de fanatiques religieux qui, justement, mettent en œuvre une mauvaise interprétation du symbole. [...]