À première vue, le "juste" sert à désigner ce qui est conforme au droit. Le juste et l'injuste sont alors définis par un droit particulier, c'est-à-dire par l'ensemble des lois établies par un État. Selon cette première idée, la Résistance ne peut être juste puisqu'elle entre en contradiction avec le droit établi par la société. Cependant, le mot de "juste" recèle une équivoque fondamentale ; en effet, si l'on peut dire que l'action des Résistants est juste, c'est que le juste et l'injuste peuvent aussi être définis par un droit universel, nous renvoyant à des principes de légitimité qui nous semblent devoir être respectés par tous les États. Les Résistants, en lutte contre un régime qu'ils considèrent comme injuste, se réfèrent donc à ce droit universel : c'est à cette aune qu'ils jugent leur propre régime. Autrement dit, l'action des Résistants est illégale aux yeux de leur régime mais légitime à leurs yeux. D'un côté, ils sont en contradiction avec le juste établi par le régime, de l'autre ils se réfèrent à un juste qui transcende ce régime lui-même. Cette équivoque du terme de juste se retrouve de la même façon dans la question de savoir ce qu'est une société juste : est-ce une société sur des principes de légalité ou une société sur des principes de légitimité ? Autrement dit, puisqu'une société est un ensemble d'individus dont les rapports sont organisés, faut-il que l'organisation de ces rapports respecte la légalité ou bien la légitimité pour que la société ainsi formée soit considérée comme juste ?
[...] Au dessus, se trouverait la justice de l'ordre des esprits, celle que pratiquent les hommes habiles. Enfin, dans l'ordre des cœurs, il y a la véritable justice, celle que l'on ne peut trouver sur terre (mais que Pascal pensait trouver dans l'Église catholique) et qui peut-être correspondrait à la société juste telle que la pense Socrate : vouloir faire correspondre les grandeurs d'établissement avec les grandeurs naturelles c'est désirer établir sur terre, avec des hommes corrompus une justice qui n'est pas de ce monde. [...]
[...] Le seul critère dont on peut se servir pour juger une société est le critère de l'efficacité. Une société est-elle efficace pour assurer la survie des individus qui la forment ? Est- elle capable de maintenir les différentes forces qui la forment ? Hobbes affirme d'ailleurs qu'on appelle injuste une société qui contrarie nos intérêts et que le terme d'"injuste" est alors employé, par abus de langage, à la place du terme d'"incommode". Le juste et l'injuste, quand on se sert de ces termes pour qualifier toute une société, ne relèvent que d'une question de point de vue personnel : on juge une société selon nos intérêts personnels et momentanés. [...]
[...] Les "demi habiles" au contraire ont conscience que les Grands ne le sont que de façon arbitraire et crient à l'injustice sociale. Les hommes "habiles" enfin, savent que la société politique est bâtie sur une grandeur d'établissement différente de la grandeur naturelle. Par conséquent, ils rendent aux Grands les cérémonies extérieures qui leur sont dues. Ils comprennent que ces cérémonies sont justes : même si la société a établi ces rapports sociaux entre les hommes de façon arbitraire, une fois établis et ratifiés par Dieu, il serait injuste de les troubler. [...]
[...] Qu'est-ce qu'une société juste ? À première vue, le "juste" sert à désigner ce qui est conforme au droit. Le juste et l'injuste sont alors définis par un droit particulier, c'est-à-dire par l'ensemble des lois établies par un État. Selon cette première idée, la Résistance ne peut être juste puisqu'elle entre en contradiction avec le droit établi par la société. Cependant, le mot de "juste" recèle une équivoque fondamentale ; en effet, si l'on peut dire que l'action des Résistants est juste, c'est que le juste et l'injuste peuvent aussi être définis par un droit universel, nous renvoyant à des principes de légitimité qui nous semblent devoir être respectés par tous les États. [...]
[...] Cet état de nature est extrêmement hostile : les hommes, sans cesse aux prises avec les autres forces de la nature, ont des chances de survie très limitées : leur liberté est certes infinie, mais elle se heurte sans cesse à la liberté également illimitée des autres. C'est donc ce désir de survie et cette méfiance qui vont se trouver au fondement de la formation d'une société humaine. En effet, les hommes passent un "contrat" par lequel ils désignent, de manière totalement arbitraire, un monarque, auquel ils cèdent toute leur force (à condition que chaque membre de la société en fasse autant). [...]
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