« scire » en latin signifie à la fois science, connaissance et savoir, le tout basé sur l'étymologie de ce dernier. Par opposition, l'ignorance se traduit par les termes latins « ne-scire », littéralement, ne pas savoir. La négation qui forme le concept d'ignorance sous-entend que ces deux notions s'opposent : soit on sait, soit on ne sait pas, c'est-à-dire on ignore. Il y aurait donc un état d'ignorance qui s'opposerait à un état de savoir : celui qui sait détient donc la vérité.
L'apprentissage permet alors de passer de l'état d'ignorance à celui du savoir. Au premier abord, on ne peut pas parler de degrés entre le savoir et l'ignorance ; mais finalement, se demander si cette graduation existe, ne revient-il pas à se demander si nos certitudes correspondent à la vérité ?
[...] Par exemple, il faut s'être brûlé au moins une fois pour savoir le feu brûle. Pour Locke il y a deux sortes de savoir : le primaire qui se base sur des vérités facilement démontrables et le secondaire qui nécessite la recherche de la certitude Dans ce cas, tout ce que l'on n'a pas appris on l'ignore et, l'homme tout à long de sa vie va connaître un processus qui va lui permettre de s'enrichir en connaissances primaires et secondaires. [...]
[...] Nul ne peut le connaître parfaitement. Mais nous savons bien que ce mouvement existe, et qu'il s'agit d'une rotation. Il faudrait éviter néanmoins de confondre connaissances et sciences. On connaît des détails de notre vie et sur notre entourage et beaucoup d'autres choses que la science ne nous apporte pas. La perception et l'expérience sont déjà des savoirs, même vagues c'est ce que Spinoza appelait la connaissance du premier genre sans lesquels toute science serait impossible. Il y a des vérités non scientifiques et des théories scientifiques jusqu'au jour où elles sont remises en question. [...]
[...] Mais ce qu'il croit savoir est-il vrai ? Pas forcément mais on a le droit à l'erreur et ainsi il est donc favorable d'avoir plusieurs versions d'un événement pour être le plus proche de la vérité. Cette idée suppose l'idée d'une vérité idéale unique. C'est sur cette vérité que repose la justice sinon autrement il n'y aurait pas de différence entre un coupable et un innocent. Ainsi on peut croire détenir la vérité, mais cette idée de savoir est illusoire car on peut avoir une croyance vraie et une croyance fausse et ce n'est pas pour autant que l'on ignore. [...]
[...] Comment connaîtrions- nous les choses telles qu'elles sont en elles-mêmes, puisque les connaître c'est toujours les percevoir ou les penser comme elles sont pour nous ? Nous n'avons aucun accès direct au vrai (nous ne pouvons le connaître que par l'intermédiaire de notre sensibilité, de notre raison, de nos instruments d'observation et de mesure, de nos concepts, de nos théories . Comment pourrions-nous les connaître totalement ? Nous sommes séparés du réel par les moyens mêmes qui nous permettent de le percevoir et de le comprendre. [...]
[...] L'interrogation de Montaigne, Que sais-je ? ou la question de Kant, Que puis-je savoir, comment et à quelles conditions ? supposent l'une et l'autre l'idée d'une vérité au moins possible. Si elle ne l'était pas du tout, comment pourrions-nous raisonner ? Si la vérité c'est ce qui est, aucune connaissance n'est la vérité : parce que nous ne connaissons jamais totalement ce qui est. Alors le savoir absolu serait une limite que l'homme cherche à atteindre. Nous ne pouvons connaître que par nos sens et nos théories. [...]
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