Sport - Tourisme - Loisirs, comique visuel, comique verbal, humoristes, jeux de mots, calembours
Certes, si l'on en croit Aristote et Rabelais, le rire est le propre de l'homme. Pourtant d'une société à l'autre, d'un individu à l'autre ce qui nous fait rire diffère. On peut alors se demander pourquoi nous ne rions pas des mêmes choses ? Trois éléments de réponse peuvent être proposés : la nature du comique, l'époque, et la culture propre à une société donnée.
Un premier élément d'explication est la nature du comique. Certains rient de bon cœur d'un comique visuel tandis que d'autres sont plus sensibles au comique verbal. De nombreux programmes de télévision exploitent les gags en chaîne qui amusent un public relativement universel. Toutefois le succès des humoristes reste encore très souvent basé sur les mots. Si Raymond Devos dans ses spectacles accordait une place non négligeable à la pantomime, il n'en cultivait pas moins jeux de mots, calembours, et acrobaties verbales qui sollicitaient à la fois une grande attention et un esprit vif, illustrant ainsi la thèse défendue par Jean Fourastié
[...] Qu'est-ce qui peut expliquer, selon vous qu'on ne rit pas des mêmes choses ? Certes, si l'on en croit Aristote et Rabelais, le rire est le propre de l'homme. Pourtant d'une société à l'autre, d'un individu à l'autre ce qui nous fait rire diffère. On peut alors se demander pourquoi nous ne rions pas des mêmes choses ? Trois éléments de réponse peuvent être proposés : la nature du comique, l'époque, et la culture propre à une société donnée. Un premier élément d'explication est la nature du comique. [...]
[...] o mores (autres temps, autres mœurs) prend ici tout son sens. Robert Lamoureux, qui vient de s'éteindre, n'amuserait plus en 2011 avec son histoire de canard. Les film de Jacques Tati, quelles que soient par ailleurs leurs qualités, passent sans doute moins bien aujourd'hui auprès d'un jeune public que dans les années cinquante. Fernand Raynaud, qui a eu son heure de gloire à la même époque, aurait plus de mal maintenant à faire rire parce que la réalité sociologique à laquelle il se référait a changé. [...]
[...] Jean-Marc Parisis regrettait que la force subversive du rire se soit peu à peu émoussée. Enfin le rire est conditionné par les sociétés qui le voient naître et les valeurs essentielles sur lesquelles elles se fondent. La France a développé depuis le Siècle des Lumières une tradition critique forte. Ainsi est-il naturel de remettre en cause les institutions et de railler le pouvoir. Même s'ils ne sont pas unanimement appréciés, les humoristes critiquent le Président de la République, le personnel politique, les PDG des grandes entreprises, les représentants des différents clergés, bref tous ceux qui incarnent un pouvoir, politique, économique ou religieux. [...]
[...] Ces faits divers, outre qu'ils mettent à mal notre fondement même de la démocratie et de la liberté de l'artiste, accrédite l'idée chère à Pierre Desproges que l'on peut rire de tout mais pas avec tout le monde Au terme de notre réflexion, il semble que trois paramètres permettent de comprendre pourquoi on ne rit pas des mêmes choses : le rire est une affaire de goût, tant individuel que collectif. Il s'inscrit également dans une époque donnée et, tel un sismographe, en enregistre les tendances. [...]
[...] D'autres préfèrent les humoristes qui font la critique d'un système politique ou des mœurs d'une société comme Stéphane Guillon ou Coluche en son temps. Dans ce registre la caricature telle que la propose Planta à la Une du Monde ou les dessinateurs de Charlie Hebdo satisfait ceux qui font de la liberté d'expression un principe intangible. D'autres enfin préfèrent les sketchs de Jean-Marie Bigard qui fait des rapports hommes-femmes et de la sexualité son fond de commerce : c'est la veine gauloise et rabelaisienne, l'esprit en moins parfois. [...]
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