Le fait que la phrase la plus célèbre de l'histoire de la philosophie soit celle de Descartes, « cogito, ergo sum res cogitans » (je pense, donc je suis une chose pensante), abrégée en « cogito, ergo sum », prouve que le mécanisme de la pensée, considéré comme le propre de l'être humain, est depuis longtemps un important sujet de réflexion. Cependant, dans l'œuvre que nous citons, la pensée est justement ce sur quoi Descartes ne se pose aucune question : il sait qu'il pense, cela suffit. Aucun doute ne germe dans l'esprit du philosophe, pourtant sceptique, quant à l'origine de cette pensée, à ce qui nous fait penser. Or, la question a son intérêt. Penser est la faculté qui distingue, selon la tradition, l'homme de l'animal, la faculté de former des représentations intellectuelles cohérentes et conscientes. On voit mal, au premier abord, ce qui pourrait nous « faire » penser, exercer une pression sur ce qui se passe dans notre intellect, afin de le forcer à produire des représentations mentales. Nous considérons plutôt spontanément la pensée comme une faculté autonome, parfois presque comme une sorte « d'âme » indépendante du corps.
[...] * Admettons que la pensée constitue une faculté proprement humaine : on peut se demander, alors, ce qui fait passer l'homme du statut d' être non pensant au statut d' être pensant et, par là, le différencie de l'animal. En refusant de prêter foi aux théories métaphysiques de Descartes qui prétendent que l'homme pense grâce une âme immortelle donnée par Dieu, on peut se tourner du côté de la science. En effet, il est indéniable que l'homme se distingue des animaux par une constitution physique différente, incluant le mécanisme de pensée. [...]
[...] Ce qui nous fait penser, c'est la pensée elle-même, une faculté instable et insatiable, toujours en quête, du fait de l'élan qui la pousse vers l'extérieur afin d'élargir encore son domaine d'action, et de la force qui, de l'intérieur, la pousse à se remettre perpétuellement en question et à rééquilibrer ses forces. Le seul risque d'arrêt de la pensée serait alors le repli dans de confortables certitudes, qui signifient la mort instantanée de toute réflexion. * La question initiale, Qu'est-ce qui nous fait penser ? [...]
[...] * Or, dans cette optique, la force de cette faculté humaine qu'est la pensée se trouve dans la diversité des domaines qu'elle recouvre. En effet, comment pourrait-elle épuiser les objets qui la nourrissent, étant donné qu'elle prend des formes aussi diverses que la science, la croyance, l'imagination artistique, ou même le mécanisme de la mémoire ? Ce qui peut nous faire penser, nourrir cette machine, peut être aussi bien puisé dans le réel que dans l'irréel, dans le réel présent, passé ou futur. [...]
[...] Cet élan vers des champs intellectuels toujours plus larges est une composante de la pensée, et explique qu'elle travaille en permanence. La pensée peut produire des idées sur tout et fait de n'importe quel objet son objet, pour le représenter, l'imaginer, le connaître ce qui nous fait penser ? Tout. De plus, la pensée, dans la recherche de ce qui la nourrira, est indépendante de la quantité des objets disponibles, puisqu'elle se nourrit également de ses propres mécanismes, s'entraînant elle-même, pour ainsi dire, et nourrissant les domaines de pensée les uns des autres. [...]
[...] Qu'est-ce qui nous fait penser ? Le fait que la phrase la plus célèbre de l'histoire de la philosophie soit celle de Descartes, cogito, ergo sum res cogitans (je pense, donc je suis une chose pensante), abrégée en cogito, ergo sum prouve que le mécanisme de la pensée, considéré comme le propre de l'être humain, est depuis longtemps un important sujet de réflexion. Cependant, dans l'œuvre que nous citons, la pensée est justement ce sur quoi Descartes ne se pose aucune question : il sait qu'il pense, cela suffit. [...]
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