L'histoire et l'évolution des pensées humaines ainsi que des théories qui ont été développées en conséquence nous le prouvent : la recherche de la vérité a toujours été une préoccupation de premier ordre chez l'homme, armé d'un profond désir de comprendre le monde. On a donc déployé au cours des siècles diverses formes de pensée, parfois très divergentes, pour analyser ses perceptions, ses connaissances, et tenter d'expliquer le réel. Il est ainsi commun de distinguer parmi ces formes de pensée les deux qui ont pris le plus d'importance dans le domaine du savoir : d'une part la science, fondée sur l'expérience et l'empirisme, et de l'autre la métaphysique, ayant au contraire pour objet des données non factuelles, supra-empiriques. La question se pose alors clairement : qu'est-ce qui distingue science et métaphysique ? Quelles sont les caractéristiques de ces deux disciplines ? Doit-on les opposer ou au contraire les rapprocher, les mettre en relation ?
[...] Comme nous avons pu déjà le remarquer précédemment, la métaphysique est souvent désignée par l'expression "science de l'être en tant qu'être". Dans cette appellation même on peut voir qu'elle pouvait être considérée comme une science, cependant pas comme une science expérimentale. En effet, cette dernière porte, nous l'avons dit, sur des vérités empiriques, perçues par les sens, et donc sur ce qui apparaît, non sur ce qui est. Ainsi peut- on opérer une première distinction presque évidente entre science et métaphysique : la science traite des choses de la nature, alors que la métaphysique, d'après l'origine même du mot (du grec meta-physika, après la physique) porte sur les choses au-dessus de la nature, hors du champ de l'expérience et du monde sensible ou matériel. [...]
[...] Nous avons donc pu enfin montrer que, même si elles relèvent de démarches divergentes, science et métaphysique ne s'opposent pas, ne sont pas totalement détachées l'une de l'autre dans des conceptions différentes du réel, mais permettent d'assurer les certitudes du savoir possédé par l'homme en étant associées et indissociables. [...]
[...] On peut tout d'abord remarquer que depuis le XIXe siècle, l'essor de la science correspond à la mise en place d'une conception positiviste des domaines scientifiques, et l'on pourrait croire que cela remet en cause toute métaphysique se fondant sur un objet supraempirique. La science, en se développant, a en effet peu à peu imposé son point de vue par rapport à l'explication de l'univers sur celui des métaphysiciens classiques, et c'est l'étude des phénomènes naturels, fondée sur l'expérience sensible, qui devient prioritaire sur l'étude "de l'être en tant qu'être" hors du champ de l'expérience. D'après cette conception, on pourrait penser que la science véhicule des vérités certaines à l'instar de la métaphysique, et donc que les deux disciplines se distinguent radicalement. [...]
[...] et de les critiquer ou de les reformuler de telle sorte qu'ils soient compatibles avec la pratique scientifique. C'est ainsi dans le cadre de cette stratégie que l'on a remis en question l'universalité des lois de la nature qui était couramment admise en science et que l'on a proposé une ontologie de la causalité compatible avec l'observation scientifique. Cela consiste donc en réalité à effectuer un test de compatibilité (entre science et métaphysique) que toute conception métaphysique devrait passer avant son acceptation par la science. [...]
[...] Cette volonté d'objectivité se manifeste tout d'abord en science par le fait que l'expérimentation scientifique n'est liée à aucun sujet, aucun savant en particulier : tout le monde possède la raison, et peut raisonner de la même manière pour trouver des vérités, le scientifique est totalement objectif puisque le sujet n'est jamais pris en compte dans la méthode expérimentale ; puis en métaphysique car, également construite par les hommes, cette discipline recherche aussi une causalité des phénomènes qui soit universelle, et donc par définition totalement objective. Les sciences, en particulier les sciences expérimentales, et la métaphysique permettraient donc d'énoncer les vérités fondamentales de la nature. Cependant, dans les sciences expérimentales, rien n'est déduit, ni véritablement expliqué : on peut seulement voir, vérifier qu'un principe est valide, mais l'univers n'est pas déduit. [...]
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