A l'origine, la philosophie regroupait tout un ensemble de disciplines, aussi bien les sciences que les mathématiques, l'astronomie, la mythologie, ou bien encore la politique. Rappelons-nous la mention portée sur le frontispice de l'Académie, fondée par Platon à Athènes, en 388-387 av. J.C. : « Que nul n'entre ici s'il n'est déjà géomètre ». La philosophie a toujours regroupé un certain nombre de champs de réflexion, de démarches ou d'attitudes pratiques que nous sommes mieux en mesure de distinguer aujourd'hui que par le passé, au moins jusqu'à un certain point. L'énoncé du programme de classe de Terminale, par exemple, nous invite à dissocier la métaphysique, les sciences comme l'anthropologie et la philosophie, et nous pensons qu'une telle distinction, quoique problématique, est en effet possible et nécessaire.
Si nous regardons l'étymologie du nom, nous pouvons décomposer la philosophie en philein, « aimer », et sophia, « sagesse ». Mais que peut bien signifier l'amour de la sagesse ? Cette sagesse est-elle quelle que chose que l'on peut posséder, ou bien n'est-on condamné qu'à la chercher sans jamais la trouver ?
[...] La pensée contemporaine distingue également la métaphysique de l'anthropologie et de la philosophie. La première, qui a pour objet l'étude de l'Etre en tant qu'être et la recherche des principes et des causes premières de toutes choses, n'est qu'une partie de la philosophie, longtemps appelée aussi philosophie première par opposition à la philosophie seconde, soit les sciences de la nature. L'anthropologie qui pose la question de la nature de l'homme tend parfois à coïncider avec la philosophie. Il ne faut cependant pas oublier qu'il appartient à la seule philosophie de développer un regard critique sur l'anthropologie, d'expliciter plus avant un certain nombre d'ambiguïtés liées à ce concept, et éventuellement de remettre en question certaines prétentions de la discipline scientifique. [...]
[...] Voici la première vérité philosophique : la philosophie n'est pas une science au sens strict de ce terme. Tandis que les sciences admettent des solutions certaines et universellement tenues pour vraies, la philosophie reste enfermée dans un cercle de problèmes qui restent au fond toujours les mêmes et qui ont pour point commun de ne pas être vérifiables empiriquement. Le rôle de la philosophie est de maintenir ces problèmes en discussion et de les approfondir ou d'en renouveler les données, mais sans jamais prétendre pouvoir en venir à bout. [...]
[...] Dès lors, récuser une philosophie n'est plus possible. Et même si chacune est propre à son époque, il y a toujours quelque chose à réactiver, quelque chose de jamais dépassé et de toujours intemporel. La philosophie et les sciences La philosophie cartésienne fut l'un des moments clés de l'histoire philosophique occidentale puisque la réflexion de Descartes porte à la fois sur l'essence des mathématiques et sur la question des fondements de la philosophie. On saisit mieux dès lors le lien entre mathématiques et philosophie : ce qui caractérise les premières est l'effort pour se fonder elles-mêmes, c'est-à-dire pour mettre en évidence leurs propres normes de vérité et ériger les règles qui en découlent. [...]
[...] Contrairement aux anciens sages, Socrate et Platon se sont en effet définis eux-mêmes comme ceux qui aspirent à la sagesse, sans prétendre la posséder : ils ne se définissaient pas comme des sages, mais tentaient de le devenir. III- Tous les hommes sont-ils philosophes ? La philosophie prend donc deux sens. Le premier est celui d'une conception générale de l'univers, un ensemble plus ou moins cohérent de préceptes et d'opinions, une sagesse individuelle ou collective. Selon le deuxième sens, la philosophie, c'est-à-dire la recherche de la vérité, n'est pas un système clos ni même une quelconque sagesse, mais un dialogue permanent. [...]
[...] Cette sagesse est-elle quelque chose que l'on peut posséder, ou bien n'est-on condamné qu'à la chercher sans jamais la trouver ? Amour de la sagesse ou recherche du savoir Rappelons tout d'abord qu'en grec, il existait deux types de sagesse : la sophia, spéculative et contemplative, et la phrônésis, c'est-à-dire le bon jugement entraînant une bonne conduite. En français le terme de sagesse renvoie tantôt à l'une tantôt à l'autre de ces notions. Si la philosophie est l'amour de la sagesse, il semble aussi qu'elle soit l'effort pour acquérir une conception d'ensemble de l'univers, ou de l'universalité des choses. [...]
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