Afin d'élucider au mieux le problème posé, ou du moins tenter d'y apporter une explication fondée, il nous faut avant toute chose nous interroger sur l'origine même du mensonge au sein de nos sociétés.
En effet, quel intérêt y'a-t-il à dissimuler, voire travestir la vérité ? Qu'est-ce qui nous motive à mentir ? Peut-on concevoir le rapport au mensonge autrement qu'en le pensant à partir d'autrui ? Enfin, comment expliquer que l'on puisse se mentir à soi-même ?
Ainsi, si l'on considère le mensonge, au sens usuel du terme, il nous apparaît essentiellement comme « intention de tromper », tout comme inséparable de la notion d'autrui. En effet, le mensonge se définit plus généralement comme étant une reconstruction imaginaire de la réalité, à son propre profit. Il se distingue donc en ce sens de l'erreur, car il est un acte dont l'intention première est de tromper en falsifiant la vérité qui est connue par celui qui ment. Ainsi, mentir se rapporterai donc à donner comme vraie une assertion que l'on sait être fausse, et de ce fait dissimuler la vérité à autrui. Le philosophe Alain définissait d'ailleurs le mensonge en ces termes : « le mensonge consiste à tromper sur ce qu'on sait être vrai, une personne à qui on doit cette vérité-là ».
[...] Ainsi, mentir se rapportera donc à donner comme vraie une assertion que l'on sait être fausse, et de ce fait dissimuler la vérité à autrui. Le philosophe Alain définissait d'ailleurs le mensonge en ces termes : le mensonge consiste à tromper sur ce qu'on sait être vrai, une personne à qui on doit cette vérité-là Ainsi, à ce stade de notre développement, nous pouvons nous demander, si mentir n'est-ce pas méconnaître autrui, le considérer en tant qu'objet plutôt que personne ? [...]
[...] Dès lors peut-on considérer comme grave un mensonge dont nous n'avons pas conscience de nous infliger ? Certains philosophes se risqueront tout de même à avancer qu'il vaut mieux rompre avec le monde entier plutôt que se brouiller, et se contredire soi- même. Cet argument est en effet recevable si l'on considère, comme Platon, que la pensée n'est rien d'autre qu'un dialogue intérieur de l'âme avec elle-même, dont l'existence dépend d'un rapport constamment articulé. [...]
[...] La femme semble donc bel et bien se mentir envers elle- même, dans le but d'échapper à une réalité qui lui est insupportable, à savoir que son mari la trompe. Ce qu'elle perçoit comme une humiliation son mari ne la désire plus Dès lors, elle préfère se réfugier dans le déni, le mensonge. Ainsi, se mentir à soi-même, consisterait donc à user de subterfuges, pour se sortir de situations humiliantes, ou difficiles à supporter, et finir par les substituer à la réalité. Nous pouvons ainsi, nous demander quelle est la part du conscient et de l'inconscient dans le mensonge à soi-même. À ce sujet, deux visions radicalement opposées s'affrontent. [...]
[...] Est-ce plus grave de se mentir à soi-même que de mentir à autrui ? Afin d'élucider au mieux le problème posé, ou du moins tenter d'y apporter une explication fondée, il nous faut avant toute chose nous interroger sur l'origine même du mensonge au sein de nos sociétés. En effet, quel intérêt y'a-t-il à dissimuler, voire travestir la vérité ? Qu'est-ce qui nous motivons à mentir ? Peut-on concevoir le rapport au mensonge autrement qu'en le pensant à partir d'autrui ? [...]
[...] En effet, la sincérité apparaît aux yeux de Kant comme la condition première du respect d'autrui. Le respect, qui selon lui constitue l'unique sentiment qui soit moral, c'est-à-dire produit par la seule considération de la loi morale qui enjoint l'homme de s‘élever au-dessus de ses propres intérêts ou penchants, et de se soumettre à une législation universelle. Ainsi, mentir serait interdit, même s'il constitue le moyen d'éviter un mal plus grand. Pourtant, dans certains cas mentir ne s'avère-t-il pas utile, voire ne serait-il pas un devoir ? [...]
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