Bien penser suppose une norme, un principe ou une règle qui indique qu'il y a un ordre que la pensée doit respecter pour être pleinement elle-même. Cet ordre ne peut être que celui qu'elle trouve en elle quand elle se considère (cet ordre n'est donc pas extérieur à elle-même et il semble exprimer le terme raison). Ce n'est donc qu'à la réflexion que l'ordre de la pensée peut apparaître. L'invitation socratique au « connais-toi toi-même » n'est pas de nature psychologique (elle ne recommande pas l'introspection) mais elle oriente sur la prise de conscience que tout individu peut et doit faire d'un pouvoir de penser qui nous donne la possibilité de juger ce que nous pensons. Notons ici que juger de la sorte suppose un principe de la vérité qui conduit Descartes à concevoir la raison comme un pouvoir de distinguer le vrai d'avec le faux.
[...] Ce pouvoir, c'est le pouvoir de penser quelque chose. Qu'a ce pouvoir en commun avec les autres ? C'est une représentation (que ce soit une intuition) . Bien penser c'est donc distinguer le vrai du faux mais de façon à ne pas se tromper méthode. Lorsque nous distinguons le vrai du faux, nous comprenons bon sens / raison. [...]
[...] Il n'est pas rare d'entendre dire que les philosophes ne proposent que leur avis. Seul le savant, dans la limite de l'objet qui est le sien (physique, chimie, biologie, ) aurait la possibilité d'éviter à la pensée la forme de l'opinion et de l'amener jusqu'au savoir. La diversité des avis et des conclusions (autant d'avis que de têtes) est la raison invoquée et présentée dogmatiquement comme la preuve de la relativité de la pensée. Penser revient à ne pas savoir ou pour le dire positivement : croire. [...]
[...] Bien penser relèverait du bien et mal faire, l'exécution d'une opération. Nous sommes dans l'art de faire quelque chose (production). Penser est un art. Une compétence. Il n'y a pas d'art sans principe mais il n'y a pas d'art qu'avec des principes, il faut qu'il y ait une pratique. C'est ce qui confère alors l'habileté nécessaire à tout ce qui relève du faire dans la mesure où il se distingue de l'agir. Pourtant peut-on mettre sur le même plan bien penser, cuisiner, soigner, etc . [...]
[...] Qu'est-ce qui est éprouvé face à cette question, sans tomber dans l'évocation d'état d'âme. Il s'agit de transformer ce sentiment de la lecture du sujet en démarche philosophique. Ici la tonalité majeure de réaction que l'on peut éprouver face au sujet est l'embarras. Il s'agit de justifier ce point de vue. Il faut faire apparaître à partir de l'émotion un discours sur le sujet (penser quelque chose ça commence toujours par sentir On ne sait quoi dire sur bien penser. [...]
[...] Mais il ne semble pas possible de réduire penser à croire. Croire c'est malgré tout, tenir pour vrai quelque chose où nous voyons que nous ne pouvons éliminer l'idée de la vérité de l'activité de penser. Le relativisme en est réduit à parler d'une vérité individuelle. Il semble y avoir ici une condition nécessaire de l'esprit qui fait apercevoir que penser c'est ne pas savoir mais c'est aussi chercher à savoir et c'est dans cette recherche que la pensée est pleinement en acte. [...]
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