L'œuvre d'art se conçoit comme un ensemble des travaux accomplis par un artiste, un écrivain ou un inventeur. C'est le style qui fait de l'œuvre un objet éminent : alors qu'un objet ne dépasse pas sa fonction (son concept l'épuise), son œuvre contient un supplément de sens dont rien ne vient arrêter a priori l'extension. Le concept d'œuvre qui comprend l'achèvement, l'intégrité, la perfection, peut dans ce cas être compris comme la simple expression historique de certaines conventions en matière d'art, aujourd'hui dépassées.
[...] Un rapport au monde ? L'œuvre d'art ne consiste pas dans le regard porté sur les objets, mais dans la production d'un objet qui communique à tous un certain type de regard porté sur le monde : pour Kant, c'est ce qui définit le génie, lequel et à même d' exprimer et rendre universellement communicable ce qu'il y a d'indicible dans l'état d'esprit associé à une certaine représentation (in Critique de la faculté de juger). Le génie introduit, à l'intérieur du monde de la fabrication, des objets qui diffèrent radicalement des autres produits humains. [...]
[...] Qu'est-ce qui fait d'une production artistique une œuvre ? L'œuvre d'art se conçoit comme une entreprise humaine qui se distingue, s'affranchit de la nature et sa fonction première Lorsque j'écris à un ami pour l'inviter à dîner, ma lettre est d'abord un instrument de communication ; mais plus je porte attention à la forme de mon écriture, plus elle tend à devenir une œuvre littéraire ou poétique (Panofsky,in Meaning in the visual arts) D'après Kant : l'art se distingue de la nature comme le faire (facere) se distingue de l'agir ou de l'effectuer en général (agere), et le produit ou la conséquence de l'art se distingue en tant qu'œuvre (opus) du produit de la nature en tant qu'effet.[ ] Aperçoit-on sans doute aussi que l'art en toute chose qui est constituée de telle façon qu'une représentation de ce qu'elle est a dû nécessairement, dans sa cause, son effectivité [ sans pour autant que cette cause ait été en mesure de précisément penser l'effet ; reste que, quand on désigne une chose comme constituant absolument une œuvre d'art, pour la différencier d'un effet produit par la nature, c'est toujours une œuvre de l'homme qu'on entend par là. [...]
[...] Chose matérielle, existant objectivement, et reçue par l'intermédiaire des sens. Nous pouvons distinguer deux sortes d'œuvres : œuvre reçue telle quelle sort des mains de l'artiste (arts plastiques). VS. Plusieurs étages d'existence : partition : image auditive mais sons perçus requiert une exécution , qui constitue elle aussi une œuvre à la seconde puissance (reproductibilité). Se pose alors le problème de la reproductibilité de l'œuvre. Rousseau définit l'œuvre comme l'expression de passions et d'émotions, transmises par l'art comme par un langage. [...]
[...] L'art achevé de l'expression écarte toute idée de devenir ; il s'impose tyranniquement comme une perfection actuelle (in Humain, trop humain) 2. Par sa matérialité ? En outre, l'œuvre au sens strict, est une construction symbolique qui porte la marque de l'esprit et qui témoigne de son inscription historique dans la matière : car la conscience, selon Hegel, se révèle à elle-même dans les œuvres sensibles. Mais certaines œuvres sont au plus haut point les manifestations sensibles de l'Idée car, en elles, en forme et en matière ne sont plus dissociables : ce sont des œuvres d'art. [...]
[...] Nous cherchons, par ailleurs, face à une œuvre, à trouver les règles auxquelles elle obéit : nous pensons que nous saisissons d'autant mieux que nous comprenons clairement comment elle est faite. Pourtant, leurs auteurs déclarent souvent qu'ils n'ont pu créer qu'en délaissant les règles générales pour découvrir les exigences propres à leur œuvre qui, à leurs yeux comme aux nôtres, représente une énigme, une œuvre d'art. [...]
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