L'homme est cet être qui, bénéficiaire d'un statut d'exception se caractérise par son activité et la diversité de ses productions inscrites dans le monde. Il marque les choses qui l'entourent ainsi que son propre être. C'est un fait humain fondamental, un décalage de la vie humaine d'avec la vie animale ; distance prise par rapport à la nature. Se distingue par nature, tout ce qui est donné ; l'univers, les minéraux, les végétaux, les animaux, l'être humain et tout ce qui relève chez lui de l'hérédité. Par opposition bipolaire se trouvent les outils des hommes de tout temps mais aussi les institutions, les coutumes, l'économie, l'art, les religions, le langage, la science, le droit et les systèmes moraux. Tout ce qui est de l'effort propre à l'homme et de ses capacités créatrices tient du concept de culture substitué à celui de civilisation.
Il semble évident qu'il existe un fossé entre la chose dite naturelle (puisque donnée, elle serait avec une connotation morale, la norme, le bon et le désirable en-soi) et par ailleurs, l'objet, construit et jeté devant, comme une donnée sensible ou une réalité extérieure. Il est la représentation de la dénaturalisation voire de la contre-nature. Néanmoins, la question reste ouverte : « qu'est-ce qu'un objet culturel ? » Cela reviendrait à poser un problème plus profond, celui de la facticité de l'objet culturel et inviterait à chercher à comprendre ou à expliquer la conscience qu'on a de cette facticité. Alors l'enjeu est celui du lien qu'entretient la nature avec l'objet culturel ; un lien dès lors affranchit des représentations courantes et influencées. L'objet culturel est-il l'artifice vil et accusable ou bien l'expression d'un rejet du naturel? Par extension, la nature n'est-elle pas elle-même un objet culturel ?
[...] C'est une question existentielle (Merleau-Ponty). Depuis la malédiction biblique, l'homme chassé du monde-nature est condamné à craindre le mal autour et en lui. De tout temps, il a cherché les moyens de se protéger et de survivre dans un milieu donné. Plus qu'une peur, il s'agit d'une quête de liberté. Par les objets culturels l'homme acquiert une autonomie physique et morale notamment par le langage et le travail. Il dirige alors son existence et domine la nature au risque de s'y confronter. [...]
[...] L'objet culturel est dans cette optique. La représentation négative de la domestication et du fait même de créer soi-même. Le factice est dans la conception nostalgique d'un monde-nature puis de la dénonciation du malheur engendré par la civilisation et enfin de la négation du monde et de l'âme. Condition malheureuse, selon Rousseau, que de naître dans une société livrée à des exigences auxquelles la nature seule ne peut répondre (Du Contrat social). L'hypothèse théorique de l'état de nature est à l'initiative du sentiment nostalgique d'une nature première et originelle. [...]
[...] Le naturel est bon. La culture nous rappelle la menace d'une nature perdue. La domestication est donc perte voire négation de la nature physique et humaine ; l'âme. Par le processus par lequel l'esprit se projette dans ses productions et devient étranger à lui-même, l'homme dénaturé s'aliène. Ainsi, la nature (reconvertie) est victime et corrompue. De même, l'homme courtois au sein de la Cour, le berger moderne ou le satyre de l'Antiquité sont eux-mêmes objets culturels, marqués par la facticité. [...]
[...] L'objet culturel rejeté pour son inauthenticité se révèle essentiel et même principe de la vie. L'homme trouve une place dans le monde-nature et survient à ses besoins naturels et pratiques. Enfin, à partir du problème que suppose la question qu'est-ce que un objet culturel ? on convient de soulever la particularité de la nature humaine et complexe. Enfin, la problématique même explicitée renferme plus de problèmes que de réponses véritables. Bibliographie -Rousseau, Du Contrat social. -Nietzsche, La Naissance de la tragédie. -Cézanne, La Montagne Sainte, Victoire et Château-Noir. -Hegel, L'Esthétique, Introduction. [...]
[...] L'objet culturel est condamné. Lorsque Rousseau répond à la question suivante ; qu'elle est l'origine de l'inégalité parmi les hommes et si elle est autorisée par la loi naturelle Il n'est pas vraiment nostalgique des sociétés primitives sans institutions où la liberté existe encore. Il évoque surtout une rupture. La société déprave et l'homme en devient misérable. Le malheur s'en suit avec l'apparition des usines qui conduisent à la division du travail et surtout à la propriété privée. La société est instable. [...]
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