Comment ne pas être sensible aux injustices qui ont cours dans toutes sociétés : les uns peinent à vivre alors que les autres sont dans l'abondance, les uns dominent et les autres subissent, et souvent les nantis reçoivent nombre de marques de considération, alors que les petits sont ignorés.
Les inégalités « morales ou politiques », inégalités de richesse, de puissance et de considération sont créatrices d'injustices, quand elles deviennent disproportionnées. Mais d'où viennent-elles ? Faut-il en appeler à la fatalité ? Seraient-elles inscrites dans le cœur de l'homme : l'homme serait-il un être violent par nature ? Ou sont-elles le produit d'une histoire ? Si c'est le cas, pourrait-on espérer les voir disparaître ?
[...] Chacun, cherchant à posséder le plus possible, cherchant à se valoriser par ses possessions, l'humanité s'est alors départagée entre riches et pauvres, après quoi d'autres inégalités apparaitront, l'inégalité entre puissants et faibles, entre maitres et esclaves. Cette histoire sans providence est-elle inéluctable ? Ce serait méconnaître la pensée de Rousseau puisque cette façon de penser l'histoire rend possible, au contraire, une transformation des relations des hommes entre eux. Connaissant ce que l'homme est devenu et pourquoi, un nouveau monde pourra naître : c'est à l'Etat que Rousseau en confie la réalisation, l'Etat dont la fonction est de réaliser un ordre qui soit le plus juste possible tout en garantissant ses membres du despotisme. [...]
[...] L'injustice est à chercher, semble-t-il, dans la nature de l'homme D'où vient la violence qui est à l'œuvre dans le monde des hommes ? Homo homini lupus : l'homme, selon Hobbes, est un être foncièrement agressif, foncièrement égoïste, un être qui ne cherche qu'à satisfaire ses désirs, à tout prix. C'est ainsi qu'il n'hésitera pas à s'emparer des biens des autres, à leur faire violence. Dans l'état de nature, tel que Hobbes le conçoit, l'homme semble n'être qu'un prédateur. Mais l'histoire semble vouloir lui donner raison : sans cesse les hommes ont voulu conquérir de nouveaux territoires, sans cesse les Etats se sont lancés dans des politiques impérialistes. [...]
[...] L'Etat donc est objectivement complice de l'injustice. Il est vrai que Marx affirmera, lui aussi, que les inégalités sociales, économiques et politiques ne sont pas inscrites dans la nature de l'homme, et sont bien le produit de la violence à l'œuvre dans l'histoire. Mais là où Rousseau faisait jouer aux passions un rôle moteur dans le développement des inégalités, Marx, lui, insistera sur des aspects objectifs, comme la rareté des ressources matérielles et le degré de développement des moyens de production : deux facteurs qui auront conduit, tout au long de l'histoire, à une lutte pour la suprématie, à l'instauration donc de rapports d'exploitation entre classe dominante et classe dominée. [...]
[...] Mais les conflits entre les hommes ne sont pas des conflits entre sociétés ou peuples différents seulement, ils sont aussi internes à toute société : l'histoire de toutes sociétés jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de la lutte des classes écrit Marx, dans le Manifeste du parti communiste. Entre les hommes en société, c'est l'inégalité qui domine en effet, si l'on en croit le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, de Rousseau inégalités d'ordre moral ou politique, inégalités de richesses, de pouvoir, de considération ? Ne faut-il pas en accuser, une fois encore, la nature humaine ? La violence est à mettre au compte des passions. [...]
[...] Est-ce dans la nature humaine qu'il faut chercher les injustices ? Introduction Comment ne pas être sensible aux injustices qui ont cours dans toutes sociétés : les uns peinent à vivre alors que les autres sont dans l'abondance, les uns dominent et les autres subissent, et souvent les nantis reçoivent nombre de marques de considération, alors que les petits sont ignorés ; les inégalités morales ou politiques inégalités de richesse, de puissance et de considération sont créatrices d'injustices, quand elles deviennent disproportionnées. [...]
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