On s'interroge souvent sur ce qui succède à la mort. Cela d'ailleurs reste un mystère. Pourtant, mourir ne se résume pas à la mort et encore moins à ce qui lui succède. Mourir correspond à l'évènement de la mort en tant qu'il retentit sur le vivant. La mort n'est en effet pas la même chose que mourir."Mort », grammaticalement, est un nom commun. Il désigne soit un état -"il est mort"-, soit l'instant où l'on n'est plus en vie, c'est-à-dire un évènement (« La mort de untel est survenue à telle heure tel jour »). « Mourir » quant à lui, est un verbe. Il désigne par conséquent un acte: celui de passer de la vie biologique à la mort biologique en tant qu‘état. Cet évènement, nous ne pouvons le connaître vivant. En effet, il n'est pas possible d'un point de vue biologique d'être à la fois mort et vivant, on ne meurt qu'une seule fois; et les personnes décédées ne peuvent nous fournir de témoignage sur ce qu'est mourir puisqu'elles sont mortes. Cependant, nous savons plusieurs choses. Pour qu'il y ait mort, il est nécessaire qu'il y ait eu vie auparavant. L'inverse est également vrai: pour qu'il y ait vie biologique il est nécessaire qu'il y ait ensuite mort biologique. Nous savons aussi que cette mort biologique peut arriver à tout moment de notre vie pour de nombreuses raisons. Ainsi, tout être vivant, peut, à n‘importe quel moment de sa vie mourir. Par conséquent vivre c‘est porter sa mort en soi. Or l'être humain se distingue des autres êtres vivants que sont les plantes et les animaux du fait qu'il est doté d'une conscience. Celle-ci lui permet de se penser au sein du monde -elle confère ainsi à sa vie le statut d' « existence ». Pouvoir se penser fait que l'homme a conscience durant sa vie qu'il peut à tout moment mourir; cela lui est rappelé régulièrement par des évènements autour de lui (vieillissement, accidents, mort d‘un proche, guerre, etc.). De plus, mourir peut faire référence à une certaine partie de la vie: en effet, une personne malade et âgée qui est en train de perdre ses facultés physiques pourra dire « je suis en train de mourir ». Dans ce cas là on peut alors dire que l'on vit sa mort. Ainsi, la mort comme évènement ne survient qu'une seule fois durant la vie de l'homme. Toutefois, elle sera présente tout au long de sa vie dans sa pensée d'une manière plus ou moins intense. Aussi on peut se demander si par-delà la mort évènement, nous ne vivons pas déjà notre mort? Exister, est-ce mourir? Et si c'est le cas, comment faudrait-il vivre, cette mort que nous qualifierions de « mort-existence »? Autrement dit, comment faudrait-il mourir durant notre vie?
[...] Ainsi vivre c'est continuellement mourir. Cependant, nous n'avons pas nécessairement conscience des ce mourir répétition. La peur de mourir biologiquement, semble, quant à elle, un élément nécessaire à la construction de notre conscience en tant qu'elle nous permet de comprendre le monde comme une totalité. Toutefois, porter trop d'attention à la mort peut nous empêcher de vivre pleinement. elle peut, si l'on y attache trop d'attention nous empêcher de vivre pleinement notre vie, vie qui doit, pour être une bonne vie, être une vie de plaisirs modérés et une vie ne portant pas attention à la mort; autrement vivre devient un mourir quotidien. [...]
[...] Comment apprendre alors à vivre cette mort durant notre existence? Platon, en 63e dit que Toutes les fois qu'on s'adonne à la philosophie au droit sens du terme, les autres ont bien des chances de ne pas voir qu'on s'applique uniquement à mourir, à être mort Ainsi philosopher c'est apprendre et s'entraîner à mourir. Cet exercice qu'est la philosophie permet également de ne plus craindre la mort (67b). Ainsi, selon Platon, la philosophie nous permet de mourir durant notre existence, ce qui nous rapproche de l'état de mort, lequel permet à notre âme d'accéder à la vérité. [...]
[...] Épicure n'aborde pas ce problème tel quel. Toutefois il évoque les situations dans lesquelles la souffrance semble indépassable: Selon lui, la douleur doit être détournée pour parvenir à une ataraxie. Pour ce faire, on peut entre autres utiliser l'art de la mnémosie: Il s'agit de se rappeler les meilleurs moments de la vie pour profiter d'eux une seconde fois. Ainsi, selon Épicure, il est possible de vivre pleinement sa vie même dans les moments les plus difficiles. Par conséquent, mourir est une épreuve certes difficile, mais non insurmontable pour le sage. [...]
[...] Qu'est-ce que mourir? On s'interroge souvent sur ce qui succède à la mort. Cela d'ailleurs reste un mystère. Pourtant, mourir ne se résume pas à la mort et encore moins à ce qui lui succède. Mourir correspond à l'évènement de la mort en tant qu'il retentit sur le vivant. La mort n'est en effet pas la même chose que mourir."Mort grammaticalement, est un nom commun. Il désigne soit un état est mort"-, soit l'instant où l'on n'est plus en vie, c'est-à-dire un évènement La mort de untel est survenue à telle heure tel jour Mourir quant à lui, est un verbe. [...]
[...] La vie est-elle vraiment cela? Ne peut-elle constituer un plaisir que la mort ne donnerait pas? Au quel cas mourir ne serait-il pas à bannir de l'existence. Il faut éviter le mourir pour promouvoir la vie et ses plaisirs Ne peut-on au contraire considérer le fait que mourir ne fait nullement partie de notre vie, et que par conséquent, il faut l'éviter pour promouvoir la vie et ses plaisirs? Mourir biologiquement est inconnaissable. Nous pouvons ici nous référer la Lettre à Ménécée d'Épicure .Celui dit que la mort n'est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus. [...]
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