Nous savons, ou plutôt devinons, du bonheur, qu'il est un état de plénitude et de bien-être au sein duquel l'individu est porté à la joie et à la vie. Nous en savons également qu'il est recherché universellement. A partir de cette définition succincte et approximative, nous allons examiner de quelle manière l'Homme peut acquérir le bonheur, et devenir ainsi heureux : nous nous demanderons dans un premier temps si c'est le bonheur qui vient à l'Homme ou bien si c'est l'Homme qui vient au bonheur ; puis nous examinerons de quelle manière le bonheur peut se concilier avec les perturbations quotidiennes et ainsi nous déterminerons en quoi un homme peut être heureux
[...] Etre joyeux aide donc à être heureux. Qu'en est- il de la souffrance ? Ici le problème est plus délicat. La souffrance tend au malheur, et éloigne ainsi du bonheur. Comment contrer cela ? En évitant la souffrance ? Pour les souffrances qui ne dépendent pas de nous, suivant par-là le précepte stoïcien : quelles sont-elles ? Comment les éviter ? Car pour les éviter il faut qu'elles aient risqué d'être là, et pour savoir les éviter il faut qu'elles aient été là. [...]
[...] Comment le recherche-t-il ? Nous pouvons supposer qu'il le fait de plusieurs manières : ainsi les philosophes grecs tel Aristote en disent que le bonheur est accessible par la vertu, selon l'Ethique à Nicomaque : le bonheur est l'activité de l'âme dirigée par la vertu Or ici le sujet n'est pas de définir cet effort, mais juste de définir ce qu'est un homme heureux ; précédemment l'analyse de ce que pourrait être cet effort nous a conduit à cette réponse : un homme heureux est un homme qui espère le bonheur ( et tout homme l'espère) et qui se bat pour cela. [...]
[...] Pourquoi suis-je heureux ? Je ne sais pas. Mais je suis heureux. Nous présupposons bel et bien qu'il existe des causes à notre bonheur. Existe-t-il de même des causes à notre malheur ? De toute évidence, oui. Souvent les raisons en sont une ribambelle de plaintes de frustrations et d'insatisfaction, qui donnent lieu à un mal être profond, d'où au malheur. Les raisons du malheur comme du bonheur peuvent être conscientes ou non, ce qui explique qu'elles soient sues ou ignorées. [...]
[...] Ceci nous renvoie aux Passions de l'âme de Descartes : à une circonstance donnée une passion correspondante, à cette passion une attitude et un ressenti de l'Homme en question. Ici la circonstance est l'événement néfaste, la passion le mal être ou le mal aise et le ressenti la souffrance, l'état le malheur. Descartes pose qu'il est possible de s'exercer à développer une autre passion face à cette circonstance, ce qui permet d'atteindre un autre état. Le bonheur est-il donc bien un effort de l'Homme ? Réexaminons donc la situation dans ses détails. [...]
[...] est-elle un don ? Examinons donc les deux possibilités. Si le bonheur est un don de la nature, reçu passivement, alors certains individus seront heureux naturellement et d'autres seront bannis à jamais du bonheur et il est alors aisé de savoir à quel état nous sommes individuellement voués. Il se détache une dimension fataliste évidente. Gardons cette hypothèse et allons plus loin : ainsi certains hommes seront naturellement heureux. Ceci signifie que devant les souffrances inattendues et les menus tracas quotidiens ils garderont une béatitude inaltérable, et ceci à n'importe quel moment de leur vie que ce soit (puisqu'il s'agit bien d'un don) : enfants les frustrations les laisseront indifférents. [...]
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