Homme d'action, volonté, intention, réfléxion, circonstances de l'action, organisation
« Au commencement était l'action. » disait Goethe. Le concept d'action est souvent opposé au concept de contemplation. Aristote distingue trois types d'hommes : ceux qui représentent la praxis i.e. ceux dont l'action est orientée vers elle-même (agir pour agir) ceux qui incarnent la poiesis c'est-à-dire les créateurs d'objets extérieurs et les philosophes ou les savants. Dans son prolongement, on distingue communément l'homme d'action et l'homme qui médite, l'aventurier et le sage, l'intuitif et l'intellectuel. Ainsi, on suppose que l'homme est par nature destiné à être un homme d'action ou un homme sage. Cependant, l'image de l'homme d'action renvoie en général à un homme adulte, qui a de l'expérience et qui sait affronter les situations sans délibérer, qui prend des initiatives en se fiant à ses intuitions. Si l'homme d'action doit posséder des capacités physiques et mentales en partie innées, on peut difficilement penser que son habileté et sa précision ne résultent pas d'un entrainement.
[...] César était certes un homme d'action, un homme de guerre, mais il était également un fin stratège et lorsqu'il en sentait la nécessité, il s'adressait à d'autres stratèges. Il est inutile de rappeler que César pouvait compter sur une armée nombreuse et organisée pour appliquer ses décisions. Une armée qui pour être si victorieuse était bien équipée et ce grâce aux armuriers et à l'ensemble des techniciens des légions. César était en position de supériorité dans la mesure où il disposait de l'armée la mieux organisée. Ceci est également vrai pour un agent secret. [...]
[...] Ils s'appuient sur une organisation politique et sur son idéologie. Ainsi K. Marx propose dans Le Capital d'élaborer un socialisme scientifique pour soutenir son idéologie et définir un programme destiné à éveiller les consciences de classe. Le but ultime étant la révolution prolétarienne. L'action politique repose donc sur des théories et des idéologies ainsi que sur l'organisation du Parti Socialiste qui reçoit la mission de réveiller le sentiment d'appartenance sociale. L'homme d'action ne peut donc pas se passer d'organisation ni de réseaux. [...]
[...] Ce qui fait d'un homme un homme d'action, c'est sa puissance plus que sa force. César s'est fait élire dictateur à vie de Rome parce qu'il avait conquis tout le bassin méditerranéen. Ce n'est pas lui qui a lutté, c'est son armée. Cependant, par sa capacité de commandement et par la rapidité de ses décisions (et souvent de ses victoires), il incarne l'homme de situation. Sa formule « Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu » pourrait être l'épitaphe de tous les hommes d'action. [...]
[...] D'autre part, un homme d'action est toujours un homme d'action de son époque. En effet, du fait du progrès technologique et scientifique, la valeur et le caractère exceptionnel des actions varie au cours du temps. Ainsi, se rendre en Amérique au début du XVIème siècle relevait de l'aventure, tandis qu'aujourd'hui ce voyage n'a rien d'unique. Au-delà de ses propres stratèges et techniciens, l'homme d'action bénéficie de la connaissance de son temps : de l'électricité à l'invention du laser, en passer par l'étude des ondes. [...]
[...] Comment devient-il un véritable homme d'action ? Qu'est ce qui différencie l'homme d'action d'un athlète avec une mallette d'armes et un stratège ? Nous verrons que l'homme d'action se caractérise par sa capacité à utiliser tous ses atouts au bon moment, capacité acquise grâce à l'entrainement, l'éducation et l'expérience. L'homme d'action est la figure exceptionnelle qui émerge –voire qui est créée- par un système constitué des circonstances de l'action et de son organisation sous-jacente. L'homme d'action est celui qui sait se servir des moyens mis à sa disposition et s'adapter à n'importe quelle situation, voire en tirer profit. [...]
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