« La grandeur de l'Homme est grande en ce qu'il se connait misérable. », dit Blaise Pascal dans ses Pensées, soulevant dès lors un paradoxe. En effet, l'Homme est misérable, c'est-à-dire qu'il est faible, limité, et mortel. Cependant, il se distingue de l'animal par sa conscience, c'est-à-dire sa faculté à se représenter quelque chose, à raisonner, démontrer, et anticiper. Grâce à elle, il a pleine connaissance de sa condition limitée. On aurait alors tendance à penser que cela rend cette condition tragique voir même pathétique : non seulement doit-il être misérable, mais il doit en outre souffrir de se le représenter. Il y a d'emblée contradiction entre le terme « grandeur », qui donnerait à l'homme une dimension de beauté et de noblesse, et ce pathétique de se constater misérable. Par ailleurs, se reconnaitre mortel pourrait pousser l'Homme à se laisser vivre passivement, ne pouvant récolter que temporairement les fruits de ses entreprises, et se rapprocher du mode de vie de la bête.
Seulement, cette capacité à se représenter sa situation le rend beau, à la manière d'un héros tragique racinien. C'est aussi cette faculté à se savoir faible qui lui donne son humanité. Il échappe à l'illusion d'une supériorité à la nature.
[...] Est-ce la grandeur de l'Homme de se savoir misérable ? « La grandeur de l'Homme est grande en ce qu'il se connait misérable. », dit Blaise Pascal dans ses Pensées, soulevant dès lors un paradoxe. En effet, l'Homme est misérable, c'est-à-dire qu'il est faible, limité, et mortel. Cependant, il se distingue de l'animal par sa conscience, c'est-à-dire sa faculté à se représenter quelque chose, à raisonner, démontrer, et anticiper. Grâce à elle, il a pleine connaissance de sa condition limitée. [...]
[...] Enfin, l'Homme est grand dans ce qu'il a accès au progrès. Nos sociétés ne se reproduisent pas de manière cyclique et depuis l'antiquité jusqu'à 2011, on ne peut que constater que les pratiques des Hommes ont évolué au cours du temps et dans l'espace. Parce qu'il a la capacité de communiquer par l'intermédiaire du langage, et de transmettre ce qu'il a appri par ce dernier et/ou via l'écriture, chaque génération ne part pas de rien. Elle bénéficie de toutes les découvertes qui lui ont précédé, et peut à partir de celles-ci en découvrir de nouvelles. [...]
[...] Et c'est là que réside la grandeur de se savoir misérable : en pleine connaissance de sa condition, on évite le danger. En connaissant ses limites, l'Homme sait jusqu'où il peut aller. Il évite ainsi les situations où il peut rencontrer un danger, et où ses faiblesses pourraient être mises à trop rude épreuve. L'animal, lui, n'obéit qu'à son instinct qui peut parfois le tromper. Ses décisions ne sont pas le fruit d'une réflexion rationnelle et il peut faire de mauvais choix. [...]
[...] L'Homme ne se lance pas aveuglément dans ses entreprises, il réalise chaque action deux fois. Il se représente et décompose une première fois l'action avec son intellect avant de la réaliser dans le réel. Ses réalisations dans le monde sont l'incarnation de sa pensée, qui tente de repousser les limites que lui impose sa condition misérable. Par exemple, l'étude des lois de la physique lui ont entre autre permi de créer l'avion, qui remédie au problème imposé par le temps que nécessitaient auparavant les voyages de longue distance. [...]
[...] Mais il doit éviter la démesure et suivre une conduite aristotélicienne de juste équilibre entre faiblesse constatée, et puissance conquise. Il doit garder à l'esprit sa condition misérable, en sachant que la connaissance de ses faiblesse doit le conduire à réfléchir sur les moyens de vivre mieux et plus efficacement, sans s'illusionner quant aux actions qu'il est capable de réaliser : il risquerait alors de connaitre désillusion ou danger. Se connaitre misérable fait ainsi sa grandeur dans la mesure où cette connaissance s'accompagne d'une lucidité quant à ses capacités, qui sont certes multiples et variées s'il se donne la peine de décrypter les propriétés et le fonctionnement de la nature, mais qui restent soumises à cette dernière, et ne peuvent être infinies. [...]
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