Est-ce faiblesse que de croire, croire, croire en soi, croyance, homme, croyance morale, croyance intellectuelle, religion, dieu, textes religieux, être divin, pharmakon, Marx, dissertation de philosophie
Croire, quel verbe plus humain que celui-ci ? Croire en soi, croire en autrui, croire en Dieu... La croyance en soi est notre richesse, la preuve de notre complexité, notre difficulté à faire confiance et à la fois notre volonté de confiance aveugle pour échapper au doute, aux tourments. La croyance ressemble simultanément à un exutoire fidèle, un refuge confortable dans notre rapport au monde, et une échappatoire trompeuse, voire irrationnelle. De ce fait, que ce soit par erreur, par volonté, mais encore par besoin, l'être humain, dans son incomplétude et dans son imperfection, croit.
Mais alors, puisqu'elle est propre à l'Homme, peut-on la considérer comme signe de faiblesse ? Est-ce une preuve d'une défaillance, d'une insuffisance de l'être humain ? Mais si cette croyance peut être créatrice de bien-être dans sa recherche de manque à combler, n'est-ce pas une notion assez noble pour ne pas être catégorisée ainsi ? La division entre la considérer comme "force" ou "faiblesse" semble alors grossière et donc inadaptée. Pour tenter d'énoncer cette subtilité, nous montrerons d'abord que la croyance peut être assimilée à une fragilité de notre raison, lorsque celle-ci relève d'un besoin nocif et aveugle. Toutefois, ne pouvons-nous pas la considérer comme une force quand cette croyance est désirée, réfléchie et consentie ?
[...] Celle-ci ne relève pas d'une nécessité pour l'Homme de croire, d'une question de vie ou de mort. Celle- ci relève d'un désir, d'une envie de croire, ce qui change en ce sens, toute la notion de croyance. Elle n'emprisonne pas l'esprit, n'a pas une emprise sur la personne, ne contrôle pas les actes du croyant ; a contrario, elle libère l'Homme de ses peurs, de ses inquiétudes. Elle est libératrice, et est une réponse aux questionnements de l'Homme sur lui- même, sur ce qu'il était, est et sera, sur ce qu'il doit faire pour son bien, sur sa vie. [...]
[...] Un désir rationnel, un puits de forces sans fond et peut-être le seul remède de l'ordre de l'esprit. I. L'Homme, être rationnel et doté de raison, est un être paradoxal Il croit, il a foi. Depuis toujours, il est reconnu que les hommes pour vivre ont le besoin de croire. Malgré leurs caractéristiques ils s'adonnent à des pratiques purement irrationnelles, telles que la croyance. La croyance a toute échelle. Allant croire que le temps sera meilleur demain, de croire à l'amour, ou bien croire en Dieu. [...]
[...] En ce sens pouvons-nous la catégoriser comme faiblesse ou force ? Non, il est impossible, puisqu'elle est force, quand elle est excessive et devenant nocive pour l'Homme et force quand elle est réfléchie et consentie par celui-ci, et provoquée par des raisons valables de croire. La croyance est ainsi, un terme qui relève d'une dualité. C'est en quelque sorte un oxymore, elle allie deux termes opposés. Elle est un mélange, c'est la force dans la faiblesse. Elle naît d'un manque à combler — d'une faiblesse de l'Homme en soi — et meurt dans le manque comblé — la force de l'homme qui a réussi à se satisfaire par la croyance. [...]
[...] L'Homme, peut-il vraiment ne pas croire quand cette action peut laisser place à un bien-être absolu de l'être et le libérer de toutes les inquiétudes que suscite la vérité, la vie ? Comment laisser de côté une aussi belle opportunité d'être sain d'esprit, d'être heureux ? Il est impossible. Qui que nous soyons sur Terre, nous croyons à différentes échelles, à différents degrés, mais nous croyons. Nous croyons en nous, ce qui nous permet d'accomplir avec plus de facilité des épreuves qui nous paraissent insurmontables quand nous ne croyons pas en nous-mêmes. [...]
[...] Ne pouvons-nous pas ainsi dire que la religion est la drogue du peuple ? Puisque ces deux-ci provoquent chez l'individu le même effet ? Il va de soi que la religion s'impose comme un stupéfiant, que l'Homme utilise par besoin, comme une substance vitale à sa vie. Et une fois l'avoir utilisé, et en en usant excessivement, devient comme prisonnier de celle-ci, comme endoctriné, et ne prenant pas conscience de cette position de non-liberté de son esprit. Ainsi, si nous assimilons la croyance en termes de religion à une drogue pour les hommes, nous pouvons clairement dire que nous devenons esclaves de celle-ci, que nous devenons des êtres assujettis. [...]
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