Au cours de l'extrait proposé, Bergson différencie consciences animales et végétales en les opposant l'une à l'autre. C'est pourquoi nous pourrions nous interroger sur la thèse du philosophe et nous demander en quoi la notion de conscience rime-t-elle avec celle de liberté.
Pour cela, nous étudierons dans un premier temps les étapes de l'argumentation, puis nous tenterons de déterminer pourquoi "conscience est synonyme d'invention et de liberté" (l.4) (...)
[...] Henri BERGSON, L'essence du Christianisme "Une création permanente de nouveauté". C'est l'idée que développe le philosophe Français Henri Bergson à propos du monde dans son ouvrage L'évolution créatrice, paru en 1907. Après de brillantes études littéraires aux cotés de Jean Jaurès, il obtient son agrégation de philosophie et mène une carrière exemplaire; il publie notamment l'Essai sur les données immédiates de la conscience (1889) et Matière et mémoire (1896). Au cours de l'extrait proposé, Bergson différencie consciences animales et végétales en les opposant l'une à l'autre. [...]
[...] Ensuite, Bergson définit la conscience animale, qu'il qualifie d'une "variation infinie sur le thème de la routine" (l.5). Cela signifie que l'animal n'est pas libre: malgré une possibilité d'initiative qui existe, il reste prisonnier de ses instincts naturels. Il est dépendant d'un ensemble de déterminismes qui le rendent indissociable de l'espèce. La métaphore de la chaine qui s'allonge confirme cette vision des choses: l'animal n'est pas libre, mais contraint à suivre une sorte d'"histoire préprogrammée" dont sa possibilité d'interprétation restera extrêmement limitée. [...]
[...] Nous pourrions aussi nous demander si la conscience peut être objective, c'est-à-dire si elle n'est qu'un ensemble de représentations particulières renvoyant à nos seuls intérêts ou si elle peut vraiment être partagée sur les plans intellectuels et moraux: existe- il des normes sociales ou morales universelles? Enfin, nous pour aller plus loin, nous pourrions également nous interroger de la manière suivante: cette conscience supérieure est-elle équivalente chez tous les êtres humains? Le degré de liberté est d'invention qui en résulte est-il variable d'un individu à un autre? [...]
[...] L'Homme est aussi un être de projet puisque le déploiement de sa conscience lui permet de se projeter dans un avenir plus ou moins proche pour établir une intentionnalité. Etre libre, c'est donc pouvoir comprendre et intervenir sur notre situation dans le monde, et c'est ce que nous permet la conscience. Comme le disait Feuerbach dans L'essence du christianisme, elle montre la capacité de science, c'est-à- dire de connaissance (du latin scienca) et donc d'intelligence, au service de notre liberté. [...]
[...] C'est alors qu'apparaît un troisième mouvement dans lequel Bergson parachève l'opposition entre animal et Homme. Ce dernier est caractérisé par sa capacité d'interprétation qui fait de lui un être à part, pouvant alors être –relativement- différent du reste de l'espèce et du même coup s'en détacher. Alors que l'animal ne peut qu'allonger la chaine, l'Homme est apte à la briser pour alors atteindre la liberté. C'est cette capacité qui indique aussi une direction singulière dans l'évolution de l'espèce humaine. C'est ainsi qu'au cours de cet extrait, le philosophe ne compare pas mais oppose consciences animales et Humaines, qui constituent selon lui l'essence même de la différence entre ces deux êtres. [...]
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