Réflexion philosophique sur la notion de « sauvage », ce passage démontre que l'idée de monde « barbare » est subjective car énoncée en fonction de l'échelle de valeurs du monde dit civilisé. Le narrateur s'attache à montrer qu'au contraire, tout ce qui relève de la Nature est infiniment meilleur et supérieur à ce qui a été transformé et donc est affadi par les techniques humaines. Ainsi le « sauvage » n'est pas celui que l'on croit.
Nous verrons tout d'abord comment le narrateur oppose ces deux mondes puis passe à un éloge vibrant de Mère Nature avant d'invoquer poêtes et philosophes de l'antiquité pour une critique sans appel de la civilisation humaine.
[...] Essais, Montaigne, i Les cannibales (étude stylistique) Réflexion philosophique sur la notion de sauvage ce passage démontre que l'idée de monde barbare est subjective car énoncée en fonction de l'échelle de valeurs du monde dit civilisé. Le narrateur s'attache à montrer qu'au contraire, tout ce qui relève de la Nature est infiniment meilleur et supérieur à ce qui a été transformé et donc est affadi par les techniques humaines. Ainsi le sauvage n'est pas celui que l'on croit. Nous verrons tout d'abord comment le narrateur oppose ces deux mondes puis passe à un éloge vibrant de Mère Nature avant d'invoquer poètes et philosophes de l'antiquité pour une critique sans appel de la civilisation humaine. I. [...]
[...] Pourtant, il se positionne des le début comme un arbitre objectif qui ne partage pas cette vision d'un monde sauvage par rapport au monde civilisé. Pour le montrer il use : -d'une rupture temporelle d'après ce qu'on m'en a dit et je trouve maintenant (passage du passé composé au présent de l'indicatif ) qui indique après avoir recueilli des informations, l'auteur a pris le temps de réfléchir à la question et nous livre donc là un jugement définitif et argumenté sur la question. [...]
[...] Le monde civilisé se révèle impuissant face à la force de la Nature : tous nos efforts ne peuvent pas seulement arriver à reproduire le nid du moindre oiselet, sa contexture, sa beauté et l'utilité de ce service, ni même la toile de la chétive araignée Ces entreprises humaines sont mêmes dérisoires comme l'indique l'utilisation de l'adverbe seulement et la grande faiblesse de l'homme se révèle par la forme diminutive : oiselet (à la place d'oiseau), les épithètes chétive et moindre La tonalité mignarde souligne l'ironie du narrateur. Et là où l'homme a réussi à copier la Nature, le résultat ne soutient pas la comparaison. [...]
[...] Par l'adverbe pourtant il marque une opposition aux idées reçues par l'expérience : et pourtant la saveur même et la finesse se trouvent excellentes à notre goût, en comparaison des nôtres, dans divers fruits de ces contrées sans être cultivés Il fait appel à l'évidence et au bon sens. référence aux Anciens Dans son argumentation, le narrateur invoque de grands Anciens tel le poète latin Properce et le philosophe grec Platon. (Utilisation de ces noms propres en tant que référence). [...]
[...] Contemporain d'Ovide, Properce est né aux alentours de 47 av. JC en Ombrie, et, même s'il a y eu peu de techniques de production développées à son époque, il loue dans ses poèmes la supériorité de la Nature quand celle- ci n'est pas entravée par l'activité humaine. Il cite l'exemple de fleurs qui grandissent mieux naturellement qu'avec l'aide d'un jardinier vient mieux de lui-même croit plus beau et celui de l'oiseau sauvage dont le chant est plus beau en liberté plus doux De même le narrateur cite Platon, référence indépassable de sagesse pour les sociétés dites civilisées. [...]
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