Esquisse d'une modernité de la Raison, démocratie, XVIIIe siècle, Jacques Attali, Histoire de la modernité
On assiste au début du XVIIIe siècle en Europe du Nord une montée en puissance de la notion de raison. Cette dernière impose peu à peu deux mécanismes de gestion de la rareté dans la liberté : le marché et la démocratie. L'un pour les biens privés, l'autre pour les biens publics. Plusieurs idées s'imposent : l'homme est naturellement bon, il a droit au progrès matériel et c'est parce qu'il est victime d'une mauvaise organisation de la société qu'il ne suit pas toujours le chemin de la vertu.
[...] Elle fonde un État rationnel et laïc, sans monarque, au service de la protection de la propriété privée, de la libre entreprise et de la liberté individuelle. Une société où marché et démocratie se renforcent mutuellement. Le nouveau pays est une utopie européenne dépourvue de mémoire. Son but : la raison, les droits de l'homme, le progrès technique, la démocratie, la libre entreprise, la conquête. Ses racines Judéogrecques sont revendiquées explicitement. La rédaction de la Constitution américaine est un moment important de l'accouchement de la troisième modernité. [...]
[...] Esquisse d'une modernité de la Raison : la démocratie (XVIIIe siècle) D'après Jacques Attali, Histoire de la modernité, éditions Robert Laffont On assiste au début du XVIIIe siècle en Europe du Nord une montée en puissance de la notion de raison. Cette dernière impose peu à peu deux mécanismes de gestion de la rareté dans la liberté : le marché et la démocratie. L'un pour les biens privés, l'autre pour les biens publics. Plusieurs idées s'imposent : l'homme est naturellement bon, il a droit au progrès matériel et c'est parce qu'il est victime d'une mauvaise organisation de la société qu'il ne suit pas toujours le chemin de la vertu. [...]
[...] Le refus de l'autorité, de la tradition et de la censure engendre les grands textes qui au XVIIIe siècle structurent la nouvelle conception de la démocratie et de son organisation. Montesquieu avec L'Esprit des lois pose clairement l'enjeu : pour qu'on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut des contre-pouvoirs. Même chose dans le Journal du marquis d'Argenson. Diderot joue un rôle clef dans l'accélération de l'avènement d'une troisième modernité : pour hâter le progrès de la raison, le savoir technique et les idées philosophiques doivent être mis à la portée des élites du moment. [...]
[...] Dans La Richesse de Nations, il affirme que le travail et la raison sont à l'origine de cette richesse : division du travail, accumulation de capital, croissance du marché sont à l'œuvre conjointement. Le progrès de l'économie est lié à l'émancipation des individus, à la dissolution des castes, à la naissance de la démocratie. Marché et démocratie sont les deux piliers de la future modernité. En Grand-Bretagne, la noblesse accepte de déroger pour produire. Les machines nouvelles changent la donne. Le gentleman, devenu industriel, passe devant le marchand. Les paysans deviennent ouvriers. Les villes se développent. [...]
[...] Mais la confédération ne fonctionne pas, car les États ne veulent pas la financer. Une deuxième convention se réunit en septembre 1786 et charge Alexander Hamilton d'établir un nouveau projet. Il tire une conclusion de l'échec de la confédération. Une troisième convention, réunie le 25 mai 1787 à Philadelphie, adopte une nouvelle Constitution, fondée sur une stricte séparation des pouvoirs. Elle autorise l'esclavage et n'accorde pas le droit de vote aux femmes. Elle est ratifiée par les États et s'applique depuis le 4 mars 1789. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture