Qu'est-ce qu'un esprit libre ? - publié le 10/01/2011

Résumé du document

Saint Augustin définit l'esprit de la manière suivante : « est nommé esprit tout ce qui n'est pas corporel et pourtant est quelque chose ». Le mot esprit vient du latin « spiritus »qui signifie souffle, c'est ce qui anime la matière, le corps par exemple. En effet il est le principe de pensée et d'action qui s'oppose à ce qui est corporel et matériel. Un esprit pur désignerait Dieu ou un ange incarnant la liberté absolue, mais l'esprit s'applique aussi à l'âme des hommes et il en désigne plus particulièrement les activités intellectuelles : « l'esprit c'est-à-dire la raison » (Descartes). Etre libre, au sens physique, implique la liberté de mouvement, alors qu'au sens juridique c'est avoir des droits reconnus. Du point de vu moral, il s'agit d'avoir le choix entre des possibles. L'esprit revendique sa liberté comme son bien inaliénable mais qu'est-ce qu'un esprit libre : est-ce un esprit qui se libère du corps auquel il est lié ou bien est-ce un esprit critique qui se déclare indépendant de toute autorité qu'elle soit juridique ou religieuse ? (...)

Extraits

[...] Comment avoir un esprit libre si le corps dans lequel il réside est voué aux pulsions et aux désirs ? Leibniz pense que l'âme et le corps fonctionnent parallèlement, qu'ils sont préréglés comme une horloge, marchant à l'unisson. L'âme pour Platon est un principe distinct du corps, non seulement parce qu'elle lui survit (théorie reprise par le christianisme sur l'immortalité de l'âme) mais parce qu'elle est une substance autonome et automotrice. Cette conception justifie l'idée d'un pouvoir de l'âme sur le corps et démontrerait que l'esprit peut l'emporter sur les pulsions et les désirs et ainsi s'en libérer en les surmontant. [...]

[...] Qu'est-ce qu'un esprit libre ? Saint Augustin définit l'esprit de la manière suivante : est nommé esprit tout ce qui n'est pas corporel et pourtant est quelque chose Le mot esprit vient du latin spiritus »qui signifie souffle, c'est ce qui anime la matière, le corps par exemple. En effet il est le principe de pensée et d'action qui s'oppose à ce qui est corporel et matériel. Un esprit pur désignerait Dieu ou un ange incarnant la liberté absolue, mais l'esprit s'applique aussi à l'âme des hommes et il en désigne plus particulièrement les activités intellectuelles : l'esprit c'est-à-dire la raison (Descartes). [...]

[...] Un esprit libre serait donc un être qui exécuterait sa seule volonté. Pourtant, un homme ou un animal sauvage ont beau être en liberté, leur volonté peut être altérée par la loi naturelle ou par les instincts qui font d'eux des êtres qui ne sont pas libres en ce sens. Depuis Socrate, pour toute la tradition philosophique, il existe deux substances qui sont l'esprit et la matière : l'esprit est immatériel, la matière est sans âme sans pensée ou sans conscience. [...]

[...] Ainsi un esprit serait libre si l'être exécute sa volonté, choisit en connaissance de cause et s'affranchit de son corps : un esprit libre est donc indépendant. Cependant d'autres obstacles comme les préjugés, les croyances, les idéologies constituent des obstacles à la liberté de l'esprit d'autant plus que celui-ci ne s'aperçoit pas toujours de ce qui l'asservit. De même pour exercer pleinement la liberté de son esprit il faut être capable de surmonter ces obstacles. L'éducation et l'enfance nous ont surchargé de fausses pensées ; elles nous ont fait intérioriser des manières de faire, de penser et de sentir qui nous sont devenues naturelles et dans lesquelles est enfermé l'esprit. [...]

[...] Or pour Alain, penser, c'est faire attention à la pensée des autres Un esprit libre ne peut pas penser sans être en accord ou contre la pensée d'autrui, mais il doit au contraire s'en nourrir. Avoir l'esprit libre, c'est donc avant tout ne pas rester passif par rapport aux informations, c'est cultiver une attention active. Cela suppose donc de l'audace : être capable de remettre en question ce qui était considéré comme acquis. Pour Nietzsche, le philosophe est un esprit libre c'est- à-dire qu'il doit se détacher des conditionnements de son temps et de sa culture pour les interroger. [...]