Cela renvoie à l'opposition spiritualisme et matérialisme. En principe, l'esprit est abstrait, immatériel, il n'est pas objet de science car non observable alors que le matérialisme prétend que tout ce qui ne peut relever ou être réduit à de la matière n'existe pas. Il y a une difficulté d'articuler deux modes de pensée qui sont à la fois étrangers, incompatibles et incontournables. Dans quelle mesure devons-nous reconnaître comme réelle une notion abstraite et immatérielle ? En quel sens est-il nécessaire d'admettre l'existence un concept indémontrable scientifiquement ? (...)
[...] Ainsi, notre connaissance est tributaire de notre personnalité. Cette idée est développée par Nietzsche dans son ouvrage Le Gai Savoir, dans lequel il cherche à définir le statut de la croyance dans la science. Il affirme que la science elle-même repose sur une croyance ; il n'est pas de science sans postulat c'est-à-dire que la base d'une démonstration n'est jamais une vérité certaine et indubitable. Par cela, les principes mathématiques ne sont que des hypothèses, suppositions, conjectures. Selon Platon, les mathématiques produisent des vérités sur des principes incertains. [...]
[...] Ensuite, il semble nécessaire d'aborder les limites de la science. En principe, l'esprit scientifique rejette toute croyance, mais n'y a-t-il pas au fondement même de la science, un type de croyance ? Est-ce que le fondement de la science est lui-même scientifique ou bien relève-t-il de la croyance ? La démarche rationnelle de la science repose sur une conviction que la raison ne justifie pas car l'esprit scientifique lutte contre les convictions personnelles mais il s'appuie sur des convictions provisoires que sont les hypothèses. [...]
[...] Cela correspond à la théorie émergentiste de John Searle. Le développement des techniques de neuro-imagerie les deux dernières décennies du XXe siècle semble ainsi rendre la conscience accessible à l'expérimentation. On a donc pu déduire que l'être vivant n'était composé que de matière, et que son esprit était alors constitué ou du moins dépendant de cette matière. Néanmoins, par sa complexité, on ne peut identifier l'esprit comme un type unique d'activité cérébrale qui ferait office de dénominateur commun à toutes nos pensées et dont la source serait circonscrite et localisable. [...]
[...] L'âme semble alors solidaire et tributaire du corps. Par extension, il suffirait d'avancer dans la connaissance du corps pour ne plus avoir à postuler l'existence d'une âme immatérielle, distincte de lui. L'esprit immatériel, invisible ne serait plus alors qu'une notion inutile et obsolète. On peut nuancer cette théorie en se demandant si l'esprit n'est pas plutôt seulement dépendant dans ses structures et son fonctionnement de processus strictement matériels. Dans ce cas là, esprit et matière serait une seule et même chose mais il y aurait une correspondance entre état mental et état du cerveau. [...]
[...] Il y a une difficulté d'articuler deux modes de pensée qui sont à la fois étrangers, incompatibles et incontournables. Dans quelle mesure devons nous reconnaître comme réelle une notion abstraite et immatérielle ? En quel sens est-il nécessaire d'admettre l'existence un concept indémontrable scientifiquement ? Cela met en jeu le problème de l'expérimentation animale qui se justifie par la théorie de l'homme-machine de Descartes où il réduit le vivant à un ensemble d'organes et de membres qui ont des fonctions régies par les lois de la mécanique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture