Ce sujet implique de réfléchir sur notre rapport au temps, sur la manière dont nous le percevons, sur la manière dont il est capable de nous dominer. La notion de « détour » induit une spécialisation de notre relation avec ce dernier. Il s'agit donc de mettre en évidence que l'idée d'empressement induit une conception linaire du temps et de mettre en évidence ce que la notion de détour apporte à cette conception. Ce sujet relève de la partie épistémologique de la philosophie, il pose la nécessité de s'interroger sur le vécu d'un sujet dans une temporalité objective. L'empressement est bien le fait d'un sujet confronté à l'angoisse de la fuite du temps, le détour est également le fait d'un sujet qui en quelque sorte reprend possession de son rapport au temps en faisant le choix de le suspendre, de le vivre différemment de ce que lui impose la norme.
[...] Si tu es pressé, fais un détour Analyse du sujet Ce sujet implique de réfléchir sur notre rapport au temps, sur la manière dont nous le percevons, sur la manière dont il est capable de nous dominer. La notion de détour induit une spécialisation de notre relation avec ce dernier. Il s'agit donc de mettre en évidence que l'idée d'empressement induit une conception linéaire du temps et de mettre en évidence ce que la notion de détour apporte à cette conception. [...]
[...] Nous avons des emplois du temps, des agendas, des échéances, des contrats à remplir. L'empressement est donc cette intrusion du temps objectif dans le temps subjectif, intrusion qui nous dépossède de notre relation intime, de notre relation première au temps. Cette intrusion et les perturbations qu'elle engendre sont par exemple visibles dans le phénomène de l'angoisse, du stress lié à l'impossibilité de remplir une mission dans une durée de temps limitée. Etre pressé, c'est être soumis à l'organisation du temps objectif, c'est-à-dire du temps social commun à tous (temps des horloges, des montres, des calendriers). [...]
[...] Nous parlerons alors d'une objectivation du temps. Mais cette objectivation du temps ne rend pas compte de la manière dont le sujet le vit. Dans son rapport au temps, dans le vécu qu'il en le sujet éprouve la notion de durée, durée qui peut, en fonction des circonstances être vécue de manière relative (ainsi, une heure de cours de mathématiques peut paraître interminable, parce que nous n'aimons pas cela ou ne comprenons pas ce qui se dit ou bien encore au contraire parce qu'il a longtemps que nous avons compris ce qui se dit , et à l'inverse, une heure de cinéma, de loisirs, ou même d'un cours que nous aimons peut être vécue comme un moment rapide, car notre attention y est pleinement engagée. [...]
[...] Ce cas permet en effet de bien montrer la spatialisation par le fait qu'à une certaine mesure correspond une époque et qu'il est nécessaire d'établir des règles objectives pour rendre compte le plus fidèlement possible du temps passé (un centimètre représente 10 ans ans en fonction de ce que nous voulons mettre en évidence). Ce temps objectif, métrique permet de rendre compte de la succession des évènements. Or, notre époque est marquée par l'accélération, dans certains domaines (scientifiques, techniques), de la succession de ces évènements. [...]
[...] Plus nous progressons, plus le sujet semble pouvoir disposer de son temps comme il le souhaite : développement de politiques libératrices de temps (35 heures), développement de services de plus en plus rapides (internet, télévision numérique, service de livraison à domicile). Cependant, il semble que ce rapport subjectif au temps ne se fasse qu'au service de l'accélération du temps objectif et uniquement dans le but de pérenniser cette accélération. C'est pourquoi faire un détour permet de reprendre possession, d'exprimer sa liberté. [...]
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