Du latin "error", le mot "erreur" correspond au résultat de l'action de se tromper, c'est-à-dire la conséquence d'une méprise, d'une action irréfléchie ou délibérée.
Poser la problématique de l'existence du droit à l'erreur implique trois notions. Tout d'abord, le mot "existence" vient du latin "ex", hors de et "sistere", se tenir. Ainsi l'existence représente le concept de "se tenir à l'extérieur de". Dès lors, si l'on qualifie un concept ou un objet concret d'existant, cela implique qu'en dehors de toute considération particulière, cet élément est universellement reconnu comme tel et globalement défini de la même façon (...)
[...] Force est donc d'établir une certaine logique dans le fait d'accorder un droit à l'erreur. On pourrait penser que l'Homme n'a besoin d'un droit à l'erreur qu'à partir du moment où l'erreur est nécessaire voire indispensable à la découverte de la vérité. Jules Barbey d'Aurevilly dit que ″c'est surtout ce que l'on ne comprend pas que l'on explique. L'esprit humain se venge de ses ignorances par ses erreurs.″ L'erreur fait donc partie d'un raisonnement erroné formulé par un être doué de raison. [...]
[...] Cela signifierait dans tous les cas restreindre un droit que l'Homme possède a priori de par sa nature, et par là limiter sa liberté. On établit une de l'erreur″ que, par la définition même d'une loi, ne peut promulguer qu'une ″autorité souveraine″. Cette autorité est elle- même nécessairement au-dessus des Hommes (qui ″naissent et demeurent égaux″) et ce soit du point de vue transcendant (entité supérieure à l'Homme), soit immanent (une autorité supérieure à l'Homme car constituée de plusieurs Hommes). [...]
[...] En effet, ce concept présente en lui-même un paradoxe par le fait qu'il associe à la notion de droit et de liberté la possibilité de se tromper, qui de ce fait surpasse tous les autres droits et annule la responsabilité de chacun. Ce droit est par ailleurs impossible à nier à l'Homme, faillible par nature et de ce fait condamné à l'erreur. Peut-on en effet interdire à l'Homme ce à quoi il est incapable de remédier ? Il est donc nécessaire d'établir un conditionnement du droit à l'erreur. [...]
[...] De la même façon, les autres êtres vivants n'ont pas matière à détenir un droit à l'erreur, en ce qu'ils obéissent quant à eux à l'instinct et non à la réflexion. L'erreur commise est, dans ce cas, davantage le fruit d'une illusion que d'une véritable méprise conduite par la pensée et la raison, comme chez l'Homme. Par conséquent, l'universalité du droit à l'erreur ne serait effective que s'il n'existe aucune entité, fonction de l'Homme et équivalente dans son concept à Dieu. [...]
[...] L'Homme étant par nature faillible, la culpabilité de celle-ci est en effet reconnue et admise par celui qui l'a commise, mais la responsabilité en est rejetée sur la condition humaine. Admettre que l'erreur est humaine revient à dire que se tromper n'est pas une faute en soi. Cette conception du droit à l'erreur remet en question la nature même de l'erreur. En effet, peut-on invoquer le droit à l'erreur que par définition on ne peut enlever à l'Homme- à chaque erreur commise ? [...]
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