La vérité n'est pas la réalité ; la réalité est objective, indépendante du sujet qui la pense ; la vérité est un discours particulier qui implique nécessairement un jugement. Or un jugement s'élabore et par là même, nous pouvons parler d'une élaboration de la vérité, c'est-à-dire que la vérité suppose une réflexion, un travail, une recherche. Or s'il y a un travail à fournir, une recherche à faire, cela signifie que la vérité ne s'impose pas, ce qui veut dire que le risque de faire des erreurs est présent.
Deux types d'erreurs peuvent venir interrompre la recherche de la vérité ; la première erreur est aisée à rectifier car il s'agit d'un échec à la cohérence, soit à la vérité formelle, soit par étourderie, soit par négligence, qui fait que certains éléments, pourtant connus, ne sont pas pris en compte.
Le second type d'erreur vient du fait que notre source d'information est limitée dans le temps et dans l'espace, et ne nous donne pas suffisamment d'éléments pour pouvoir construire un système en accord avec la réalité.
[...] Ainsi, l'erreur ne doit pas être perçue comme le contraire de la vérité. Par la même, pourquoi les hommes sont-ils ainsi poussés vers l'erreur sans qu'ils en aient conscience ? Ces erreurs, au-delà de l'indéniable place qu'elles tiennent dans cette recherche de la vérité ont-elle véritablement un rôle à jouer, c'est-à- dire, ont-elles des répercussions concrètes dans cette élaboration, et constituent-elles un moteur ou une entrave à ce travail laborieux ? La connaissance scientifique entraîne-t-elle nécessairement des erreurs ? Où sont les limites de cette vérité scientifique. [...]
[...] L'erreur a-t-elle un rôle dans l'élaboration de la vérité ? La vérité n'est pas la réalité ; la réalité est objective, indépendante du sujet qui la pense ; la vérité est un discours particulier qui implique nécessairement un jugement. Or un jugement s'élabore et par là même, nous pouvons parler d'une élaboration de la vérité, c'est-à-dire que la vérité suppose une réflexion, un travail, une recherche. Or s'il y a un travail à fournir, une recherche à faire, cela signifie que la vérité ne s'impose pas, ce qui veut dire que le risque de faire des erreurs et présent. [...]
[...] Ces obstacles au progrès sont des obstacles scientifiques internes, soient épistémologiques : la connaissance ne peut être pensée comme important simplement une vérité, comme permettant de penser quelque chose de nouveau, elle est également ce qui va empêcher de penser autre chose. Le risque de se tromper, de faire des erreurs, même en aboutissant à une vérité partielle, est toujours présent : c'est pour cette raison qu'il faut sans arrêt remettre en cause les discours antérieurs, et non pas se reposer dessus par paresse intellectuelle. C'est uniquement par ces remises en cause perpétuelles que la vérité peut aboutir. [...]
[...] Les erreurs sont une étape dans cette recherche de la vérité ; c'est en les remettant en cause que les erreurs peuvent apparaître. Toute erreur peut être supprimée ; il s'agit donc pour nous d'agir continuellement contre ces erreurs, qui dépendent entièrement de nous, pour arriver à faire apparaître la vérité . [...]
[...] La science est un processus procédant par critiques, et remises en cause des théories antérieures et par élimination des obstacles épistémologiques. Au-delà de ces évolutions scientifiques qui nécessitent des phases de régression, toute connaissance rencontre un obstacle à son propre dépassement. Par exemple, la découverte du virus du SIDA, en 1980, constitue un progrès indéniablement gigantesque ; cependant, tout en ayant réussi à trouver que tous les patients, mourant de maladies jamais observées, de nouveaux types de cancers, très rares, voire nouveaux, et en tous les cas très surprenants, mourraient d'une même cause. [...]
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