En franchissant le Rhin, les troupes révolutionnaires puis napoléoniennes transforment nombre d'humanistes cosmopolites, disciples ou non de Kant, en patriotes voire en nationalistes allemands. Désormais Fichte se donne pour mission de réveiller par ses discours la nation allemande, afin qu'elle réussisse sa régénération.
En 1870, ce sont les troupes allemandes - bientôt allemandes - qui occupent la France. Et c'est un spécialiste des religions et des langues sémitiques qui doit quitter ses recherches antiques, pour s'interroger sur la nation française. En pleine guerre, par gazettes interposées, Renan réussit à confronter ses conceptions avec celles du penseur allemand David-Friedrich Strauss. L'année suivante, il analyse les causes de la débâcle française : comme Fichte, il conclut à l'urgence d'une Réforme intellectuelle et morale (...)
[...] Mais qu'est-ce qui fait que certains hommes souhaitent se rassembler au sein du même État ? Est-ce que le fait de partager une même origine ou une même langue ne favorise pas la constitution de cette volonté ? Ne peut-on étendre à tous les fondements critiqués par Renan sa conclusion sur la langue elle invite à se réunir, elle n'y force pas Une nation peut en effet se définir comme un groupe d'hommes qui, conscients de leur relative unité culturelle, vivent ou aspirent à vivre ensemble dans le cadre d'un État. [...]
[...] Et, pour Fichte, la langue détermine la culture. En dépit des récupérations ultérieures, il faut se garder d'oublier que ce patriotisme n'est pas expansionniste. En revanche, dès le début des hostilités franco-prussiennes, l'historien Mommsen justifie, dans 4 Dissertation de Culture générale : Commentaire de citation longue Ernest Renan, Qu'est-ce qu'une nation ? une Lettre adressée au peuple italien la récupération de l'Alsace par des considérations fichtéennes : sa population est de race germanique et de langue allemande. En France aussi, avant le conflit du moins, on intégrait volontiers des critères raciaux dans les conceptions de la nation. [...]
[...] Le vocabulaire est anthropomorphique : une nation est une conscience morale une âme répète Renan. Si Renan exalte la dimension volontariste du fait national, il n'en détaille guère les manifestations concrètes. Dans son résumé, il subordonne l'existence et la légitimité de la nation aux sacrifices consentis par les individus. Il doit penser au plus fort des sacrifices, à l'impôt du sang Une nation est prouvée quand ses membres acceptent, en temps de paix de passer une ou plusieurs années sous les drapeaux, et de mourir pour elle en cas de guerre. [...]
[...] Comme le répète Renan, en somme deux choses font une nation. L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un fiche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis Si dans sa conférence Renan se montre plutôt allusif sur l'élément présent, il définit précisément le capital historique sur lequel on assied une idée nationale. Il faut donc s'étonner que cet élément passé soi l occulté dans son résumé final. [...]
[...] RENAN 2 Dissertation de Culture générale : Commentaire de citation longue Ernest Renan, Qu'est-ce qu'une nation ? Introduction En franchissant le Rhin, les troupes révolutionnaires puis napoléoniennes transforment nombre d'humanistes cosmopolites, disciples ou non de Kant, en patriotes voire en nationalistes allemands. Désormais Fichte se donne pour mission de réveiller par ses discours la nation allemande, afin qu'elle réussisse sa régénération. En 1870, ce sont les troupes allemandes bientôt allemandes qui occupent la France. Et c'est un spécialiste des religions et des langues sémitiques qui doit quitter ses recherches antiques, pour s'interroger sur la nation française. [...]
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