anthropologie, chair, incarnation divine, Husserl, Michel Henry, manifestation divine
Avoir pour dessein de définir ce qu'est la chair n'est pas chose aisée et il ne suffirait pas d'en donner les multiples ententes pour en découvrir un sens profond et unique tant son emploi et son histoire attestent d'une richesse qui tend vers l'indétermination. Pourtant, deux sens principaux peuvent être signalés. Faire référence à la chair revient à mettre l'accent à la fois sur ce qui s'apparente à la partie rouge des muscles et à la peau, la partie molle de tout être, et sur ce qui s'apparente à la nature humaine au sens où elle s'oppose à la nature spirituelle.
[...] Elle renvoie davantage au vécu du sujet, de sa conscience de soi et de ses émotions. Elle fait alors référence à un hic et nunc particulier, c'est-à-dire la manifestation d'une dynamique intérieure qui révèle une vie et une conscience et ne peut d'aucune façon être réduite comme tout autre objet matériel. La chair serait l'instance à partir de laquelle chaque sujet se mettrait en mouvement, siège des (auto-)affections et de la volonté, mais serait également un centre d'orientation, une position originale dans le sens où elle fait intervenir un sujet qui ne peut se confondre avec qui ou quoi que ce soit d'autre. [...]
[...] Ce faisant, l'expérience et l'épreuve de ma chair sont l'expérience et le ressenti de ma propre vie subjective. Il s'agirait selon Michel Henry de comprendre que ma chair, comme corps vivant ou comme corps propre, comme corps humain doué d'une vie raisonnable est un « corps transcendantal », « un corps qui est un Je ». La chair n'est pas un corps au sens d'un corpus, ni une étendue cartésienne, mais le lieu d'une expérience et d'une épreuve de soi, une instance transcendantale, c'est-à-dire qui a trait à la conscience pure, mais qui est irrémédiablement liée au monde et aux vicissitudes du corps. [...]
[...] Éprouver dans sa chair, c'est se mettre soi-même à l'épreuve de sa propre condition, mais aussi la subir. Il s'agit ainsi de saisir en quoi consiste cette mise à l'épreuve de notre propre chair : se caractérise-t-elle par une autoaffection mêlée à une quête illimitée de vie ? La pensée occidentale La pensée occidentale n'a cessé de lui attribuer un sens différent, tant mélioratif que négatif. La chair serait à la fois le lieu de l'expérience la plus intime de la vie et ce qui s'éloigne le plus de la spiritualité et de la divinité. [...]
[...] L'épreuve et le ressenti de ma chair sont une expérience à plusieurs strates : transcendantale, physique et divine. L'interpénétration de ces strates fait de la chair et de l'épreuve que j'en fais une expérience unique qui a donné lieu à une vaste entreprise de compréhension de la chair qui, comme nous l'avons indiqué plus haut, marque à la fois son indétermination et sa richesse tant au niveau de son histoire que du lexique employé et de l'expérience que nous en avons. [...]
[...] Qu'est-ce qu'éprouver dans sa chair ? Avoir pour dessein de définir ce qu'est la chair n'est pas chose aisée et il ne suffirait pas d'en donner les multiples ententes pour en découvrir un sens profond et unique tant son emploi et son histoire attestent d'une richesse qui tend vers l'indétermination. Pourtant, deux sens principaux peuvent être signalés. Faire référence à la chair revient à mettre l'accent à la fois sur ce qui s'apparente à la partie rouge des muscles et à la peau, la partie molle de tout être, et sur ce qui s'apparente à la nature humaine au sens où elle s'oppose à la nature spirituelle. [...]
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