Bachelard dans toute son œuvre se déclare hostile à ce qu'il appelle ‘les philosophes', ceux qui sont hostiles à la science (de Meyerson jusqu'à Sartre), ceux qui ont fait sécession ou bien qui veulent fonder une fois pour toute la science (au lieu de se pencher sur les résultats).
Selon Bachelard, « la science n'a pas la philosophie qu'elle mérite » ; pourtant la science crée de la philosophie, elle doit même l'ordonner. Bachelard entend faire une philosophie adéquate à la pensée qui est en constante évolution, il parle en ce sens d'une philosophie dispersée ou d'une polyphilosophie.
Bachelard a donc l'idée de mettre la philosophie au niveau de la science contemporaine, c'est-à-dire la science d'après Einstein, de l'époque des quanta, de la géométrie non euclidienne. La philosophie doit rendre compte du nouvel esprit scientifique
[...] Idoles de Bacon). Dans la formation de l'étude scientifique, Bachelard fait la liste des principaux obstacles : - Obstacle première : coupure avec l'expérience commune ; la science moderne est en rapport avec des théories et non avec l'expérience quotidienne. - Obstacle verbal : en mettant un mot sur les phénomènes, on croit les expliquer et pourtant on se retrouve coincé par ce mot. Par exemple, Réaumur compare l'air à une éponge et ensuite explique les phénomènes par la spongénéïté de l'air. [...]
[...] Dans l'activité rationnelle, Bachelard écrit : il existe dans l'histoire des sciences une dialectique d'histoire périmée et d'histoire sanctionnée ; il y a ainsi des propositions rejetées, périmées (comme l'alchimie) et d'autres sanctionnées, qui sont intégrées dans l'histoire des sciences L'histoire des sciences renvoie à une histoire de la vérité Tout historien des sciences est nécessairement un historiographe de la vérité ; cette histoire des sciences doit prendre les faits comme des idées en les insérant dans un système de pensée Ainsi l'histoire des sciences a toujours en vue la notion de vérité (on note le paradoxe à parler de vérité dans le temps ; sur ce problème Husserl s'oppose à Bachelard puisqu'il s'oppose à l'intemporalité de la vérité). Pour Bachelard, la vérité se manifeste dans l'histoire, à tel point qu'est vrai ce qui a une histoire. On retrouve cette idée chez Canguilhem pour qui l'historicité est la preuve de la vérité. [...]
[...] Bachelard veut ainsi opérer une catharsis intellectuelle, purger la science de ses impuretés : le passé doit être connu comme tel, comme un passé Pour ce faire, il parle d'une surveillance intellectuelle de soi, d'une réforme de l'entendement, de la pensée, de se libérer des images trompeuses. Mais Bachelard ne sous estime-t-il pas les obstacles en pensant qu'il suffit ainsi de se surveiller soi-même ? 5. Notion de rupture L'épistémologie de Bachelard est souvent présentée comme une épistémologie discontinuiste, insistant sur les ruptures plus que sur les continuités. Rupture entre connaissance commune et connaissance scientifique. Dans le rationalisme appliqué, Bachelard souligne qu'il n'existe pas de continuité entre science et bon sens. [...]
[...] Il faut dépasser les antinomies du réalisme et du rationalisme, comprendre la synthèse de la raison et de l'expérience. Cependant Bachelard note un risque plus grand à aller du côté du réalisme que de celui du rationalisme ; la science ne découvre pas ce qui est, elle produit des phénomènes II. Notion d'histoire des sciences Selon Bachelard, l'histoire des sciences est une histoire particulière : elle est une histoire récurrente, une histoire valorisée, une histoire de la vérité et donc en ce sens elle est différente de l'histoire en ce sens naturel qui se veut objective. [...]
[...] L'épistémologie historique de Gaston Bachelard I. Sciences et philosophie. Bachelard dans toute son œuvre se déclare hostile à ce qu'il appelle philosophes', ceux qui sont hostiles à la science (de Meyerson jusqu'à Sartre), ceux qui ont fait sécession ou bien qui veulent fonder une fois pour toute la science (au lieu de se pencher sur les résultats). Selon Bachelard, la science n'a pas la philosophie qu'elle mérite ; pourtant la science crée de la philosophie, elle doit même l'ordonner. Bachelard entend faire une philosophie adéquate à la pensée qui est en constante évolution, il parle en ce sens d'une philosophie dispersée ou d'une polyphilosophie. [...]
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