« Vivre conformément à la nature », c'est suivre la voie qui mène au bonheur. Or, il n'y a pas de bonheur sans plaisir. Mieux : le bonheur réside dans le plaisir. Le plaisir est donc le guide de la vie bienheureuse. C'est en effet la nature qui nous pousse au plaisir. La preuve, c'est que tous les animaux recherchent le plaisir et fuient la douleur. Ce principe est universel
parce que naturel. La morale d'Epicure est donc une morale fondée en nature (...)
Sommaire
Introduction
I) L'usage raisonné des plaisirs
II) La classification des désirs
III) La quiétude du Sage
IV) La critique de la superstition
V) Vaincre l'angoisse de la mort
VI) La communauté épicurienne
[...] _ Ceux qui sont nécessaires au calme du corps. Epicure considère au contraire le plaisir physique comme un élément essentiel du bonheur1. La vigueur, l'agilité, le bien-être sont des vertus du corps. En outre, il faut prendre soin de son corps afin de prévenir les souffrances physiques. D'où la nécessité d'une hygiène de vie, d'un régime alimentaire, des exercices physiques. Il faut donc préserver la santé, autant que faire se peut. _ Ceux qui sont nécessaires au bonheur : de quoi s'agit-il ? [...]
[...] Sur ce point, l'explication qu'en donne Epicure est moins convaincante. Il avance deux arguments : il soutient d'une part que plus la souffrance est longue, plus elle est faible, donc supportable. En outre, on s'habitue à la souffrance. D'autre part, plus la douleur est intense, plus elle est courte : trop insupportable, elle entraîne la mort, donc l'absence de souffrance. Le second argument est le suivant : il faut se remémorer tous les moments de bonheur que nous avons vécus, car le souvenir d'un plaisir est encore un plaisir qui vient atténuer la douleur. [...]
[...] Une action est préférable à une autre pour autant que la somme des plaisirs est plus grande que la somme des souffrances. C'est ce qu'on appelle le calcul des plaisirs et des peines C'est la raison (capacité de calculer) qui détermine le meilleur choix. Ainsi, la conduite la plus raisonnable consiste à faire le bien. Au contraire, celui qui fait le mal suscite la haine chez les autres hommes et doit s'attendre en retour à ce qu'ils lui rendent la pareille. [...]
[...] Il faut pour cela discerner ce qui est bien et ce qui est mal. Or comment discerner le bien du mal ? Réponse : la sensation. Pour Epicure, la sensibilité (capacité à éprouver des sensations) est le critère de nos choix. Le plaisir est en lui-même un bien (nous recherchons le plaisir pour lui-même) ; la douleur est en elle-même un mal (nous ne recherchons jamais la souffrance pour elle-même mais pour le plaisir qui l'accompagne). Cependant, il y a des plaisirs que nous devons fuir et des souffrances que nous devons accepter. [...]
[...] La joie ne peut pas durer indéfiniment. C'est pourquoi Epicure affirme que le vrai bonheur n'est pas dans la joie mais dans la sérénité de l'âme. Bien entendu, la sérénité n'exclut pas la joie ; d'autres plaisirs peuvent venir s'ajouter à cet état de quiétude. Mais le Sage reste libre à l'égard des plaisirs en mouvement : il vit dans un état de plénitude ; quand ces plaisirs viennent à disparaître, ils ne lui manquent pas. En somme, le plaisir, nous dit Epicure, est le commencement et la fin de la vie bienheureuse Cela signifie qu'une vie heureuse est une vie de plaisir. [...]
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