La méthode de Démocrite semble n'être ni tout à fait rationnelle (car on ne saurait déduire le monde, et les phénomènes servent de critère pour la saisie intellectuelle des choses invisibles), ni tout à fait empirique (l'expérience n'a pas sa lumière en elle-même) : méthode empico-rationnelle. Les principes sont justifiés par les conséquences : par l'accord de celles-ci avec les phénomènes, car les raisonnements des Atomistes permettent d'expliquer ce que tout le monde voit (génération, corruption, mouvement, pluralité des êtres).
Difficultés :
1) hésitation ou éclectisme dans la méthode, puisque certaines propriétés des atomes sont déterminées a priori. Infinité du nombre des atomes et infinité des mondes car absence de raison de limiter ainsi plutôt qu'autrement, ici plutôt que là (Epicure fera intervenir l'expérience -> rôle restrictif).
2) contradiction à déréaliser le sensible que l'on veut expliquer, et à affirmer l'être pour expliquer ce qui n'est pas. Pour Epicure, il ne convient pas de mettre dans la cause une réalité qui ne se retrouve pas dans l'effet ; c'est pourquoi il fera de la sensation le critère de l'être, et il admettra l'homogénéité du réel.
3) comment le vide peut-il être ? Comme dit Métrodore de Chios : "est tout ce qui se peut penser" (Diels-K. Metr. B2) -> la pensée est la mesure de l'être, or le vide peut être pensé (sans vide pas de mouvement possible) (...)
[...] Satisfaire ou non le désir sexuel relève de la sagesse pratique, qui pèse les avantages et les désavantages. Tout plaisir n'a pas à être choisi: il faut que notre choix n'ait pas des conséquences l'emportant en désagrément sur la satisfaction elle-même. β. Les désirs esthétiques (=relatifs au plaisir que donne la beauté). La poésie n'est pas condamnée si elle ne chante pas l'erreur et ne représente pas les côtés attrayants des passions (celle d'Homère est rejetée sans merci par les épicuriens). La poésie doit être au service de la vérité et détourner des passions. [...]
[...] 2/aucune sensation n'est plus subjective ou objective qu'une autre. Tout ce qui se passe se réduit à ceci: des atomes appropriés pénètrent à travers des pores appropriés: lorsque la pénétration a eu lieu, on sent l'odeur, on voit la couleur, etc. Les différences senties répondent à des différences objectives. Les prénotions ou anticipations En fait, on dira que la tour est carrée. Pourquoi pas ronde? Le critère de la sensation ne suffit pas, il en faut un autre: la prolepsis (πρόληψις), c'est-à-dire, dans notre ex, la notion de 'tour' Comment se forme la πρόληψις? [...]
[...] Les éléments de l'âme s'enveloppent l'un l'autre, du plus grossier au plus subtil (air chaleur souffle). Selon l'élément qui domine (chaleur, souffle ou air) notre âme est portée à la colère, à la crainte, ou à la paix; la colère et la crainte, étant des émotions, ont leur siège dans l'animus, par conséquent les quatre éléments sont présents dans l'animus. De la connaissance de la composition atomique de l'âme se tire la preuve de sa mortalité. b)La nature de la sensibilité: sa cause principale est dans l'âme, sa condition dans le corps. [...]
[...] Pourquoi certains vivants meurent-ils? Durant la période de croissance, il y a gains d'atomes > pertes d'atomes; ensuite équilibre; puis pertes > gains: les vides interatomiques se font plus grands, le corps manque de substance et s'achemine vers la mort. Donc, si les dieux ne meurent pas, c'est que leurs pertes atomiques sont toujours exactement compensées: les échanges sont parfaitement équilibrés (cela parce qu'ils vivent dans le vide intercosmique peuplé d'atomes libres, dont la répartition est constante): les dieux sont les plus belles réussites du hasard. [...]
[...] Ainsi, au vieil homme, la philosophie enseigne la réminiscence. 1.-PREMIERE CONDITION (NEGATIVE) DU BONHEUR: LE REJET DES OPINIONS FAUSSES SUR LES DIEUX, L'ABSENCE DE CRAINTE DES DIEUX 123, 1-124, Il faut rompre avec la religion populaire car 1/elle est une des causes essentielles du malheur humain (croyant que les dieux interviennent sur la terre, les hommes vivent dans une crainte permanente des dieux, dans l'anxiété de leur plaire ou de leur déplaire) 2/elle est impie (elle repose sur une fausse piété qui repose sur une fausse idée des dieux: ex des sacrifices humains pour plaire aux dieux) Il faut rompre également avec la religion savante des Platoniciens (les astres sont des vivants immortels, donc des Dieux) pour des raisons similaires aux précédentes (1/la théologie astrale prédit la vie et la mort de chaque individu; mais ici les décrets des dieux ne sont pas flexibles, ils sont inflexibles preuve: le mouvement régulier des astres. [...]
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