D'après les écrits du poète grec Diogène Laërce, Epicure serait né à Athènes dans le dème (circonscription administrative) de Gargettos, entre la fin de l'année -342 et le début de -341. Issu d'une famille cultivée – son père Néoclès était grammairien et sa mère Chéréstratè magicienne -, il est élevé sur l'île de Samos où les Athéniens avaient crée une colonie. D'autres auteurs pensent ainsi qu'il y est également né mais aucun texte ne prouve avec certitude le lieu exact de sa naissance. Il manifeste très tôt un intérêt pour l'étude la philosophie puisqu'à l'âge de 14 ans, par refus de l'enseignement classique des maîtres d'école, il part en Asie mineure afin de suivre l'enseignement de Nausiphane, un disciple de Démocrite, qui lui enseigne les principes de la pensée matérialiste sur laquelle nous reviendrons plus tard. A l'âge de 18 ans, il retourne à Athènes pour y accomplir ses obligations militaires desquelles il est dégagé en -321. Les Athéniens en ayant été chassés, il ne retourne pas à Samos mais part rejoindre sa famille en Asie mineure, où il fait l'expérience de la pauvreté. Il retourne finalement à Athènes à l'âge de 36 ans où il achète un jardin pour y fonder une école, appelée par conséquent le Jardin. A la différence de l'Académie de Platon (élitiste car destinée à former les philosophes rois appelés à régner) et du Lycée d'Aristote (centre d'érudition), le Jardin est ouvert à tous, y compris aux femmes et aux esclaves à qui Epicure reconnaît la capacité de philosopher. C'est durant cette période de sa vie qu'il compose son œuvre philosophique comportant plus de 300 ouvrages dont ne subsistent que 4 de nos jours : les lettres à Ménécée, à Hérodote, à Pythoclès et les Maximes fondamentales.
[...] Un second axe de la deuxième partie fait mention à des théories de la justice plus modernes, en particulier aux travaux fondateurs de John Rawls. Ces travaux ne peuvent laisser d'intéresser des étudiants de sciences politiques. Qu'est-ce que la justice ? Que vise-t-elle ? Quel idéal de la Justice pour une société moderne ? Autant de questions qui ouvrent la voie à un champ d'analyse très large, impliquant les notions de droit, de cité (idéale), voire de politique. Ces analyses modernes sont sans doute éminemment politiques ; pourtant, elles dépassent très largement l'analyse d'Epicure. [...]
[...] Le mythe de Gygès est un pur cas d'école, mais il n'est pas imaginable dans la réalité : de tels anneaux ne peuvent exister que dans la pensée stérile des rationalistes. Dans la réalité, la sanction pénale ne peut jamais être catégoriquement écartée. Même si tous les coupables ne sont pas punis, quelqu'un qui est coupable de crime n'aura jamais l'assurance de ne pas être puni. Dans la réalité, la peur du châtiment est donc systématique. II. La philosophie de la Justice 1. La philosophie antique de la justice A. Platon B. [...]
[...] Une situation est juste lorsqu'elle donne à chacun selon ses mérites et selon les services qu'il rend à la communauté. Par contre, la justice réparatrice ou correctrice fonctionne selon le principe de la stricte égalité. Il importe peu qu'un homme misérable ait été lésé par un homme bon. La justice doit uniquement procéder au rétablissement d'une égalité que le délit a rompu, sans se soucier des parties en cause. Cependant, la code ne s'applique pas tout seul. En effet, le juge doit appliquer une loi universelle à chaque cas particulier, et ce faisant il doit moduler, rectifier la loi. [...]
[...] Epicure est à l'origine d'une pensée beaucoup plus pragmatique : si les hommes doivent respecter la justice, c'est parce que celui qui ne le fera pas le regrettera toujours. Ainsi, Epicure reprend partiellement la théorie de Pythagore : le châtiment infligé par la justice (organisation) humaine constitue la base d'un système visant à dissuader l'homme de commettre un crime. Cela rend légitimes les pires châtiments, car si elle inflige ce qui a été commis, la sentence est droite Pour Epicure cependant, la sanction du crime n'est pas le châtiment en lui-même, mais plutôt la peur du châtiment : alors le coupable d'un crime, même s'il n'est jamais appréhendé par la justice, est sanctionné par la crainte d'être appréhendé. [...]
[...] Epicure, loin des courants philosophiques dominants dans la philosophie de la justice, produit une analyse intéressante car originale. Certaines idées, comme le droit des gens (le droit entre les peuples), sont particulièrement vives aujourd'hui. Il en va ainsi particulièrement du droit des animaux. Pour Epicure, si l'homme n'est pas lié avec les animaux sauvages, il est pourtant signataire implicite d'un contrat avec les animaux domestiques, qu'il protège et entretient en échange de leur assujettissement (cf. à ce sujet la fameuse fable de J. [...]
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