Le secret du bonheur réside en peu de chose : savoir bien user de sa volonté, limiter ses désirs à ce que l'on est certain de posséder et conserver. Il n'est qu'une chose qui ne dépend que de nous, sur laquelle nous avons un pouvoir absolu : notre volonté. C'est par la maîtrise de soi et de ses jugements que peut être mis fin à notre servitude (...)
[...] En conséquence, on s attire plus souffrance connaitras l entrave, l affliction, le trouble". Avoir tout ce que l on désire et faire tout ce que l on veut ne sont pas en notre pouvoir. Obtenir tout cela ne dépend pas de nous, mais de circonstances extérieures, de la coopération d'autrui, de la chance, bref de l'ensemble de l'univers. On se crée notre propre malheur, qui est celui du désir insatiable, sans cesse renaissant. Autre conséquence, " tu accuseras dieux et hommes"; Epictète dévoile ici une double attitude qui nait de l'ignorance: la superstition et la misanthropie, qui vont de pair et qui sont toutes deux des dispositions passionnelles. [...]
[...] Il reste à dégager les conséquences, sur le plan moral, de la découverte de ce pouvoir que nous avons de donner librement aux choses une valeur. Cette transformation radicale de notre conscience de nous-mêmes, de notre rapport avec notre corps et les biens extérieurs, n'est elle pas, en effet, la condition sine qua non de la vie heureuse et réussie ? La dernière phrase, la plus longue et la plus riche d enseignements, tire les conséquences morales des démonstrations précédentes. [...]
[...] Superstition, misanthropie n'ont plus de raison d'être tu n adresseras a personne accusation ni reproche") : le sage est celui qui s'accuse toujours lui-même parce qu'il sait que ce qui est sien, c'est l'usage des représentations; il ne reproche donc plus rien à qui que ce soit. Parce qu'il connait véritablement l'étendue de son pouvoir, il s'estime à sa juste valeur et est en paix avec lui-même. L'indifférence au malheur fait que le sage est libre et imperméable aux outrages, tout en étant en paix avec les autres hommes. La paix intérieure est la condition sine qua non de l'amitié puisqu'à l'origine de la haine, nous l'avons vu, il y a la souffrance et l'ignorance. [...]
[...] désir" est une envie d obtenir quelque chose pour en avoir du plaisir. Quant à l aversion, Epictète entend certainement par là le refus, la répulsion se produisant envers certains objets ou certains êtres. Toutes ces choses dépendent de nous en ce sens qu'elles relèvent de notre raison, de notre pouvoir de juger. Epictète suggère donc ici que le pouvoir de l'individu en quête de liberté réside dans le fait que ses jugements et opinions proviennent de lui seul, de sorte que la liberté consisterait en pouvoir absolu de juger. [...]
[...] Le ressort de la haine est à chercher dans une attitude passionnelle où le sujet, ignorant de lui-même et du monde, souffrant de ce défaut de savoir, attribue aux autres ce qui, en réalité, ne vient que de lui-même. Le ressort passionnel de la superstition et de la misanthropie dégagé, Epictète, dans un deuxième temps Mais si tu prends dommage " envisage les conditions de la liberté et du bonheur. En effet, la bonne attitude consiste, lorsque nous sommes contrariés ou affligés, à ne pas en imputer la faute aux autres mais à nous-mêmes, c'est-à-dire à nos propres jugements. [...]
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