Epictète, "Tu n'as aucun pouvoir sur moi" : commentaire de texte

Résumé du document

Les Grecs voyaient dans la liberté une propriété du citoyen en tant qu'il participe à la vie de la cité et réalise ainsi sa nature humaine. Il s'opposait ainsi à l'esclave privé de droits politiques. C'est dans ce contexte qu'Epictète décide d'écrire ce dialogue opposant maître et esclave. Ainsi, deux pensées s'opposent : l'une d'une liberté par le pouvoir et l'autre d'une liberté intérieure. Dans ce texte Epictète annonce clairement sa thèse, pour lui, un homme est libre à partir du moment où il possède une liberté intérieure assez forte pour ne pas avoir besoin de sa liberté extérieure. La liberté signifie-t-elle être puissant ? ou signifie-t-elle avoir une maîtrise de son esprit et ne pas se laisser influencer par autrui ? (...)

Extraits

[...] L'esclave, en disant non, représente la résistance, il est seul et fait partie de ceux qui ne suivent par la règle du on Epictète possède donc ce que ne possède pas tout ceux qui sont sous l'influence du tyran c'est à dire une liberté intérieure qui lui permet d'être maître son esprit, avoir un esprit libre, limpide. Il possède aussi ce que Descartes appelle le libre arbitre, Epictète a la capacité de se déterminer lui même, librement sans aucune influence. Epictète sait alors contrôler ses actions, ses pensées, ses émotions uniquement par sa volonté. [...]

[...] Ce qui explique l'interrogation qu'émet Epictète au tyran Mais te la fait on comme à un homme ? Etant un monstre, personne ne cherche à lui ressembler, à avoir le même parcourt que lui. Epictète fait ensuite référence à Socrate, un philosophe, qu'il caractérise comme un modèle pour tout le monde, étant considéré comme gigantesque car il a passé toute sa vie à philosopher et à posséder une grande intégrité morale. Epictète le prenait comme modèle du fait que Socrate affirmait que le savoir fondamental est celui de suivre la doctrine inscrite dans l'oracle de Delphes : connais toi toi-même était sa devise Socrate était qualifié comme le plus sage de tous les hommes car il connaissait la limite de la connaissance humaine, qu'il illustrait bien avec sa phrase je sais seulement que je ne sais rien C'est pourquoi l'esclave répond à son maître «montres moi quelqu'un ( ) qui voulût marcher sur tes traces comme sur celles de Socrate Ainsi, Epictète poursuit lui aussi la définition qu'il a de la liberté en ajoutant qu'être libre c'est prendre conscience de soi même de ses limites ainsi que du monde qui l'entour. [...]

[...] Kant se serait acquitté d'une tâche théologique, celle d'innocenter Dieu en faisant porter à l'homme la responsabilité du mal. Si l'homme fait le mal volontairement, Dieu se trouve par là-même hors de cause. Pour Nietzsche être libre c'est être capable de résister. La liberté est la force de la volonté de puissance. C'est ainsi, que pour Nietzsche la liberté est illusoire, inventée pour excuser le mal et la méchanceté c'est à dire libérer Dieu de ses responsabilités. Par ailleurs, la liberté est aussi à ses yeux une notion secondaire, et la question pour lui est de savoir que l'on est libre de peu d'intérêt, l'important est pour Nietzsche dans la notion de choix et d'action et encore plus dans la définition du bien et du mal. [...]

[...] Il n'en va donc pas pour lui, que la liberté résulte dans le pouvoir, la puissance qui pour lui dépend automatiquement de quelque chose. Ne pas être autonome est alors à ses yeux ne pas être libre. Cependant, tout le monde n'est pas d'accord avec lui. Spinoza et Nietzsche le contredisent dans son opinion qu'il a de la liberté qu'il juge d'intérieure. Notamment avec sa notion du libre arbitre qui serait pour eux qu'illusoire. Pour eux, au contraire la liberté résulte dans le pouvoir, la puissance. [...]

[...] Le tyran poursuit la conversation, et commence même à emmètre la possibilité de lui faire couper le cou. Une fois encore, celui ci essai de s'imposer par la force, il n'accepte pas que quelqu'un puisse lui tenir tête et le contredire. Pour lui, il est inconcevable qu'un esclave ne lui fasse pas la cour, ne soit pas à ses pieds en train de lui supplier de ne pas le tuer et de plus que ce dernier essaie de lui apprendre une leçon de vie. [...]