Ce document est une dissertation complète et entièrement rédigée qui répond à la question : Quels sont selon vous les principaux enjeux philosophiques de l'expérience de la littérature et du cinéma selon Deleuze ?
Pour ce faire, cet écrit explorera dans un premier temps les dimensions de l'expérience dans la pensée deleuzienne afin de mettre en évidence les notions qui lui sont concomitantes ; il positionnera ensuite le cinéma et la littérature comme illustration de l'« empirisme transcendantal » de Deleuze avant de considérer ces deux champs artistiques comme des marqueurs de forme et de fond du travail du philosophe.
[...] Le cinéma offre ainsi un cadre dans lequel le virtuel se fait jour de manière éclatante, c'est-à-dire un cadre dans lequel la logique est reléguée au second plan derrière les pensées inhumaines, irrationnelles. Pour Deleuze, le cinéma est ainsi, au même titre que la littérature, ce qui permet aux hommes de penser l'impensable et de réconcilier l'actuel, le réel et le virtuel. Plus précisément, les signes se retrouvent dans le cinéma dans ce que Deleuze nomme l'image-mouvement qui est la façon de faire participer le spectateur au temps du film en excitant ses fonctions sensorielles et motrices, au travers de six types d'images (image-affection, image-perception, image-réflexion, image-action, image-pulsion et image-relation) que l'on retrouve plutôt dans le cinéma classique. [...]
[...] Dans cette perspective, la réalité devient dispersive et lacunaire et le personnage devient spectateur de la situation. La littérature et le cinéma comme marqueurs de la philosophie de Deleuze Au-delà de l'aspect empirique du cinéma et de la littérature comme illustrations du concept d'empirisme transcendantal, il convient de considérer la littérature et le cinéma comme des marqueurs dans la philosophie deleuzienne, dans le sens où il les utilise tant du point de vue de la forme que du fond. En effet, par un effet miroir, Deleuze considère que la philosophie, dans sa forme, doit emprunter aux codes de la littérature : elle est proche de la science-fiction car on écrit, en philosophie, sur ce qu'on ne sait pas, sur un futur imprévisible et qu'on ne peut réduire au présent, elle peut fonctionner comme un roman policier, utilisant des indices qui, combinés, concurrent à la résolution d'une énigme ; elle lui ressemble aussi par son côté cruel et son attirance pour les drames et les points d'aspérité. [...]
[...] O Au terme de cette réflexion qui a tenté de mettre en avant la considération première de l'expérience chez Deleuze au travers de ses considérations sur la littérature et le cinéma, nous avons pu établir que ces deux formes artistiques étaient pour lui le symbole de sa philosophie fondée sur l'« empirisme transcendantal », tant du point de vue du fond que de la forme. Au regard de la richesse et de la complexité de la pensée de Deleuze, d'autres métaphores auraient tout aussi bien pu servir notre démonstration. Ainsi en est-il du capitalisme qu'il a traité avec Guattari et auquel il a appliqué nombre des concepts qu'il a créé, au rang desquels les « lignes de fuite » et les « interstices » qui auraient pu constituer des angles d'analyse intéressants, y compris dans ce sujet traitent du cinéma et de la littérature. [...]
[...] L'écriture et la lecture sont ainsi une invitation à reconsidérer la philosophie non plus comme l'acte de réfléchir mais comme l'acte d'expérimenter. Cette position est néanmoins nuancée par Deleuze en raison des problèmes d'interprétation que pose l'analyse des signes. C'est sur cette base qu'il distinguera les deux faces nécessaires de l'expérimentation : clinique (s'ouvrir aux signes), critique (penser de manière différente à partir des signes). Concernant le cinéma, c'est au travers de deux ouvrages qu'on perçoit la vision philosophique qu'a Gilles Deleuze de cet art : L'image-temps et L'image-mouvement. [...]
[...] L'expérience de la littérature et du cinéma comme illustration de la transcendance de l'expérience. Deleuze cherche à savoir, dans son ouvrage Critique et clinique, ce qu'est un grand écrivain et ce que veut la littérature lorsqu'elle devient une invention du neuf ou, pour reprendre ses termes une « nouvelle langue ». Ainsi, pour lui, écrire n'est pas seulement raconter ni même expliquer ; écrire c'est, pour l'écrivain, décrypter ce qui s'affirme au travers de son acte de création. La littérature permet également de mieux comprendre la pensée de Deleuze et les enjeux philosophiques de cet art. [...]
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