La notion d'engagement est inséparable de l'idéologie fondatrice de la démocratie. Pour saisir cette perspective, il faut faire référence à Habermas qui explique comment l'idée fondatrice de la démocratie est la libre participation de tous les citoyens aux affaires publiques. Ce principe légitime de contrôle de l'autorité politique offert à l'individu remonte en effet au XVIIIè siècle avec la création d'un espace public. Aussi l'engagement se définit-il dans un premier temps comme la participation citoyenne à la conduite des affaires publiques. Il est avant tout une norme politique.
Dans une acception plus large, l'engagement implique une prise de responsabilité, un choix qui peut s'appliquer à plusieurs domaines. S'engager c'est en effet donner un gage, se lier par un contrat, une promesse, une obligation à une idée, une personne ou bien une valeur. L'engagement implique alors un ancrage dans l'irréversible et dans la responsabilité en ce sens où il contraint à assumer un choix dont on s'affirme responsable. L'engagement peut donc être entendu au sens de conduite ou d'acte de décision. Conduite s'il désigne un mode d'existence dans et par lequel l'individu est impliqué dans le cours du monde. Acte de décision s'il désigne un acte par lequel l'individu se lie au futur avec des démarches, des attentes, des espérance à accomplir.
Le sujet “pourquoi s'engage-t-on” nous invite à examiner les raisons de l'engagement, à décliner le pourquoi, c'est-à-dire à comprendre la ou les logiques d'un action individuelle ou collective. Comment expliquer le passage d'une prise de conscience individuelle ou collective à une mobilisation ou à une action politique. En dehors des logiques psychologique, d'intérêt ou idéologiques, ne faut-il pas également expliquer la mobilisation de l'individu non par ces seules logiques mais surtout par la finalité même de l'engagement c'est-à-dire par le ce en vue de quoi l'on s'engage? Pour ce faire les outils de cette réflexion sur l'engagement seront ceux de la sociologie politique et de la philosophie politique.
Nôtre cheminement examinera dans un premier temps la validité de considérer l'engagement comme le fruit de logiques d'intérêt, psychologiques ou identitaires avant de voir s'il n'est pas avant tout la résultante d'une dynamique propre lié à un processus humain individuel.
[...] La part des faits sociaux dans une explication de l'engagement semble alors essentielle. Aussi l'engagement se comprend-t-il par la place essentielle des structures sociales de l'individu et par la place des choix de celui-ci. B. Les raisons de l'engagement sont à la fois sociales et individuelles 1. Une perspective interactionniste Interroger le sens de l'engagement implique la prise en compte à la fois des structures sociales qui entourent l'individu comme de ses choix personnels. Une logique interactionniste est nécessaire pour comprendre les raisons d'agir d'un individu. [...]
[...] Force est de constater que de nouvelles formes d'engagement ont vu le jour dès la fin des années quatre-vingt en France. L'engagement classique du militant de base s'est mué en un engagement plus ciblé sur certains secteurs comme les droits de l'homme, le droit au logement, l'aide aux sans- abris . On assiste effectivement à travers ces évolutions à la fin d'un militantisme de masse traditionnel. Cependant ne peut-on pas voir à travers ces nouvelles formes de mobilisation collective, la définition d'une nouvelle citoyenneté fondée sur un réseau de solidarité ? [...]
[...] Ces logiques dépassent souvent les modèles seulement politiques qui considèrent l'engagement comme un seul devoir. B. Typologie des logiques de l'engagement 1.Les théories des comportements collectifs Aux modèles idéalistes qui définissaient l'engagement comme un devoir citoyen, les théories des comportements collectifs expliquent l'engagement à partir d'une théorie des comportements collectifs qui accorde une place essentielle à la psychologie collective. Développées vers la fin du XIXè siècle ces théories s'inspirent des sciences naturelles et développent une logique explicative qui serait celle de la contagion. [...]
[...] Pourquoi s'engage-t-on ? Introduction La notion d'engagement est inséparable de l'idéologie fondatrice de la démocratie. Pour saisir cette perspective, il faut faire référence à Habermas qui explique comment l'idée fondatrice de la démocratie est la libre participation de tous les citoyens aux affaires publiques. Ce principe légitime de contrôle de l'autorité politique offert à l'individu remonte en effet au XVIIIè siècle avec la création d'un espace public. Aussi l'engagement se définit-il dans un premier temps comme la participation citoyenne à la conduite des affaires publiques. [...]
[...] Pour ce faire les outils de cette réflexion sur l'engagement seront ceux de la sociologie politique et de la philosophie politique. Nôtre cheminement examinera dans un premier temps la validité de considérer l'engagement comme le fruit de logiques d'intérêt, psychologiques ou identitaires avant de voir s'il n'est pas avant tout la résultante d'une dynamique propre lié à un processus humain individuel. I. De l'impératif du citoyen actif, à l'individu calculateur, l'engagement est le reflet de contraintes structurelles La sociologie politique a tâché d'expliquer par différents modèles ou schémas les comportements politiques individuels ou collectifs. [...]
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