Dès l'enfance, on cite le symbole des apôtres qui, dans son troisième article, évoque la notion de l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique. Ces quatre dimensions ecclésiales constituent les tâches de l'Eglise à travers le monde entier.
Cette foi qui caractérise et unit les communautés chrétiennes dès l'époque apostolique jusqu'à nos jours a été rédigée lors de plusieurs synodes et conciles. En 381, le concile de Constantinople fixe la profession de foi dans un texte qu'on appelle dorénavant le Credo, qui qualifie l'Eglise comme une, sainte, catholique et apostolique. En parcourant l'histoire, plusieurs évènements sont survenus et ont abouti à des schismes et à des ruptures : la rupture entre l'Orient et l'occident en 1053, la germination des églises reformées au XVIe siècle… Désormais chacune de ses églises et communautés chrétiennes interprètent selon son orientation théologique cette même profession de foi. Comme je suis né dans un pays multiconfessionnel, où la connaissance et la compréhension de l'autre sont indispensables, cette diversité d'interprétation m'a particulièrement intéressé. Pour cela j'ai choisi, pour traiter ce sujet, deux livres de deux auteurs de différentes confessions : l'auteur catholique Bernard SESBOUE dans son livre Croire et l'auteur protestant Karl BARTH dans son livre Esquisse d'une Dogmatique.
Dans un premier temps, nous allons présenter le point de vue théologique de chaque auteur concernant chacune des quatre tâches de l'Eglise. Puis nous allons travailler sur les deux interprétations en les comparant et les analysant. Dans un deuxième temps, nous essayerons de formuler notre point de vue théologique sur ce sujet.
[...] Cette communion vivante se révèle une condition indispensable de la catholicité. Pour insister sur cette idée de communion, Sesboüé rappelle que cette catholicité était une caractéristique de toutes les églises en communion, avant le schisme d'Orient et d'Occident en 1054. Barth place le sommet de son commentaire sur l'identité invariante de l'Eglise, dans cette notion de catholicité. Sesboüé a développé ce point culminant de l'auteur protestant, en le considérant comme un point de départ. C'est vrai que la catholicité nous fait penser à l'universalité, mais il faut concevoir la manière dont cette catholicité se manifeste. [...]
[...] Nous ne pouvons pas comprendre l'Eglise sans considérer la double dimension de son apostolicité : la doctrine et le ministère. Mais il faut bien envisager que le ministère est au service de la doctrine. Les chrétiens sont tous d'accord sur l'apostolicité de la doctrine, notre foi, la foi de l'Eglise est bien celle des apôtres, en cela notre Eglise est apostolique. En revanche, il me semble qu'il ne faut pas considérer l'apostolicité comme une mention ajoutée aux trois autres tâches de l'Eglise. [...]
[...] Il faut bien souligner que la fonction apostolique en sa totalité n'est pas transmissible. Ceux qui ont été choisis par le Christ, ceux qui ont été témoins de sa mort n'ont pas été remplacés. Ce sont certaines fonctions apostoliques qui doivent être toujours exercées. Nous ne pouvons pas envisager une rupture entre l'Eglise au temps apostolique et celle qui a suivi. On est dans l'ordre d'une continuité. C'est le grand propos de Luc dans son évangile est dans les actes. [...]
[...] Il y aura un seul troupeau et un seul pasteur (Jn 10,16). Donc ce don du Pasteur offert à son troupeau, devient pour l'Eglise une tâche constante L'auteur souligne que ce don est confié à des vases d'argile. Barth insiste sur l'idée d'une Eglise visible pour que l'unité soit manifestée. En revanche l'Eglise peut être visible, mais jusqu'à un certain point, sinon elle deviendra une société institutionnelle, hiérarchique. De là, Vatican II a bien envisagé les deux aspects de l'Eglise visible et invisible, il les a articulés par le terme de l'« Eglise-sacrement Vatican II a fondé la vie de l'Eglise sur un double évènement : l'évènement accompli par le Christ et l'évènement du don de l'Esprit Saint. [...]
[...] Comment comprendre l'apostolicité au XXIe siècle Barth considère l'apostolicité comme une mention ajoutée aux trois autres tâches de l'Eglise. L'apostolicité a un rôle de clarification et d'explication pour les autres notes mentionnées dans le credo. Cette notion d'apostolicité différencie la communauté chrétienne qui est une, sainte et universelle, des autres associations créées dans le monde. Quand on mentionne une Eglise apostolique, pour Barth, cela signifie qu'elle est fondée sur le témoignage des apôtres, et sur l'acte de transmission de ce témoignage jusqu'à nos jours. Pour l'auteur protestant, cette apostolicité fait allusion à trois aspects fondamentaux de l'Eglise. [...]
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