Nous associons très souvent justice et égalité, et plaçons ces principes à des rangs extrêmement proches. Le premier est vu comme ce qui assure à une communauté une paix relative, des transactions légales et qui offre la possibilité de répondre à des actes où mes droits et ma liberté ne seraient pas respectés. Le second est ce principe mathématique qui affirme que différentes parties sont strictement égales si, et seulement si chacune de ces deux parties contient exactement ce que contient l'autre, en quantité et en aspect. Et alors nous imaginons que ce qui peut assurer cette paix communautaire, et donc cette justice, c'est l'égalité de chacun.
Seulement cette pensée donne une place prépondérante à l'égalité dans la détermination de la justice, en écrase tout autre principe, si bien qu'une question naît alors : l'égalité définit-elle la justice ? En somme, peut-on affirmer que la justice est la stricte égalité des êtres, ou n'est-elle pas autre chose ?
[...] ne s'occupe pas de classer ces égalités ou inégalités, mais les rassemble toutes dans un même ensemble, sous une même étiquette. Alors, elle est peut-être alors trop simpliste pour pouvoir s'occuper de tous les cas qui peuvent être présentés. Ainsi peut-être faudrait-il analyser les différents types d'égalité pour pouvoir les comprendre, les approcher et ainsi définir et rendre la justice ? C'est dans cette optique que va pouvoir apparaître le premier des deux grands types d'égalités (qui eux-mêmes pourront se subdiviser en sous- catégories) : l'égalité de droit, ou civique et politique. Celle-ci s'applique à la loi. [...]
[...] Comme la nature ne lui donne plus les forces d'en finir dignement seule, la justice doit lui accorder l'aide d'une main extérieure. Elle dira lors de son audience : S'il est légal aujourd'hui de se suicider, pourquoi la justice n'accorderait pas ce droit à une autre personne pour mettre fin à ses jours, dignement La cour le lui accordera, faisant ainsi exception dans le Code criminel de la région. Ainsi, cet exemple nous montre que la justice semble être définie, en partie du moins, par le principe d'égalité de droit. [...]
[...] Ne pas la suivre, ce serait ici faire preuve d'injustice. Cette base inégalitaire comme justice qui est l'élément clé pour expliquer et argumenter contre l'égalitarisme va entraîner alors différents courants de pensée qui vont se définir d'abord comme philosophie, puis qui vont tenter de s'appliquer au domaine économique, politique et social dans la société. Le premier de ces courants faisant la part belle à l'inégalité que l'on peut citer est le libéralisme. Cette doctrine se fonde paradoxalement sur une base égalitaire qu'elle considère comme inaliénable et vitale : l'égalité de droit. [...]
[...] Cette idée se fonde généralement sur l'idée d'une égalité naturelle entre les hommes. Celle-ci ne voulant pas dire que chacun possède les mêmes forces et les mêmes qualités, mais qu'elle assure une stricte égalité de dignité pour chacun. L'illustration la plus claire que l'on peut donner pour expliquer ce premier grand type d'égalité est celle de Sue Rodriguez dans les années 1990. Cette femme est alors atteinte d'une maladie neurodégénérative grave et incurable : la maladie de Lou Gehrig qui lui déforme les membres. [...]
[...] C'est le libertarianisme, la branche la plus extrême du libéralisme qui refuse totalement cette idée d'égalité sociale, mais encore plus loin d'aide sociale, avec comme voix dominantes Hayeck et Nozick. Ce dernier affirme en effet que l'idée de redistribution obligatoire pour aider les plus pauvres (qui n'ont pas eu assez d'initiative et de courage pour le faire pensera un libertaire) viole le droit de propriété (droit fondamental), viole la liberté de consentement et plus encore en obligeant l'impôt, rétablie le travail forcé. Aussi une telle idée nuit clairement aux droits inaliénables, et donc doit être refusée. [...]
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