Et qu'est-ce que le contrat social sinon la fondation décidée, organisée et constituée d'une société par des individus, permettant à ceux-ci de vivre ensemble et (théoriquement) en paix ? Cette conception de la société, qui est relativement nouvelle, ne se comprend que si l'homme est défini comme un individu (...)
[...] D'ailleurs, l'idée de contrat social ne présuppose-t-elle pas que nous sommes nés libres de toute entrave ? La société ne peut être qu'artificielle, volontairement consentie, car le terme même de contrat implique un état antérieur à tout lien. L'anarchisme est donc bien la pensée, ou le sentiment hérité de l'état originel de solitude (et donc de perfection) qui accouche du contrat social. Et cette idée de contrat social alliée à la vision angélique de l'homme tend à donner naissance à des formes d'association, groupe d'individus dont le but est purement hédoniste. [...]
[...] L'individu moderne actuel, fût-il ignorant de la philosophie rousseauiste, tend logiquement et psychologiquement à devenir jouisseur. Tout devoir être, tout effort pour réaliser une essence est évacué de l'univers contemporain : l'être humain est, de fait, tout ce qu'il doit être. A quoi bon penser, respecter des principes religieux et transcendants, puisque tout individu est la perfection incarnée ? Dès lors, l'heure est à la démesure ou à la démesure ou encore à l'a-mesure Il est patent que nos sociétés démocratiques actuelles ne sont plus que des sociétés de consommation. [...]
[...] Cet article n'a pour seule prétention de mettre simplement en évidence le contexte intellectuel et la direction dans laquelle se dirigent nos sociétés contemporaines, à partir de la notion de contrat social. Et qu'est-ce que le contrat social sinon la fondation décidée, organisée et constituée d'une société par des individus, permettant à ceux- ci de vivre ensemble et (théoriquement) en paix ? Cette conception de la société, qui est relativement nouvelle, ne se comprend que si l'homme est défini comme un individu. [...]
[...] Au diable la liberté qui conduit à finalement une responsabilité lourde à porter et vive l'égalité qui confine dans un confort matérialiste médiocre. Tocqueville ajoute : Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits plaisirs, dont-ils emplissent leur âme. [ ] Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. [...]
[...] Et la vie de ces associations ne se prolongeant pas au-delà de la réalisation du désir pour lequel elles ont été créées : elles sont par nature temporaires. Elle est ce pacte permettant de mettre en pratique la liberté moderne, tout en satisfaisant les besoins hédonistes de tous. Ainsi l'individu, évacuant toute notion de vie spirituelle et toute loi transcendante, n'a plus qu'à se tourner vers le monde terrestre, un monde matériel : c'est le Règne de la Quantité pour reprendre un titre de René Guénon qui illustre parfaitement le seul univers qui s'impose progressivement et naturellement aux sociétés modernes. [...]
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