Rousseau, dans l'Émile, explique que l'école doit éduquer avant toute chose. Pour autant, l'instruction n'est pas exclue de l'école. Ce faisant, le philosophe considère que l'école, c'est-à-dire l'établissement où les savoirs sont enseignés, a une double mission : éduquer et instruire.
Le terme éduquer vient du latin educare signifiant élever, faire sortir. C'est donc l'action de former à des fins de socialisation. Il s'agit plus exactement du processus consistant par les anciennes générations à transférer des règles, valeurs, normes aux générations montantes afin de faciliter l'intégration des nouvelles générations dans la société. Outre l'intérêt individuel, l'éducation assure également la pérennité de la société qui a vocation à survivre aux individus la composant. L'instruction, quant à elle, vient du latin instruere signifiant outiller, bâtir ou munir. L'instruction vise ainsi à acquérir un ensemble de connaissances propres à forger un esprit historiquement, l'école française éduque et instruit, car ces deux termes sont très proches voire synonymes. Ils ont, tous les deux, vocation à forger l'esprit et rendre l'homme libre et responsable. L'apprentissage du formalisme et de la discipline placent l'enfant en situation d'obéissance, dans le cadre d'une pédagogie de l'universel. Mais, l'école moderne a rompu ce lien intrinsèque et a cherché à favoriser l'instruction au détriment de l'éducation afin de former des citoyens et permettre à la société de s'adapter aux évolutions. Ce choix est aujourd'hui remis en cause et a amené l'école à une crise radicale. La chute de l'école française au classement PISA ou les revendications culturelles et religieuses sont autant d'exemples des difficultés que rencontre l'école. Il est, donc, devenu nécessaire pour la puissance publique d'intervenir afin de retrouver un rapport apaisé entre les citoyens et l'école.
[...] Jusqu'en 1932, on parlait de ministère de l'instruction publique. Aujourd'hui, il s'agit du ministère de l'Éducation nationale. De même, la création de zones d'éducation prioritaires (ZEP) participe à cette logique. Ces difficultés peuvent en partie expliquer le déclin de la France dans le classement PISA depuis quelques années. Par ailleurs, le rôle de l'école est dénié par les revendications culturelles et religieuses. La montée de l'individualisme et sa prise en compte au titre de droits publics nouveaux ont conduit l'école à se prononcer sur des questions qui a priori concernaient la morale et la société. [...]
[...] Les lignes directrices de cette loi sont multiples. Il s'agit essentiellement de rehausser le niveau de l'instruction et de diviser par deux le nombre d'élèves sortant sans qualification du système scolaire. L'école de demain n'aura plus pour objectif d'instruire ou d'éducation, mais d'instruire et d'inculquer de nouvelles valeurs. Puis, le législateur a instauré la morale laïque à l'école. Il s'agit de favoriser l'esprit critique et de faire comprendre aux élèves la conception républicaine du bien commun et de les aider à se construire une conscience morale. [...]
[...] En définitive, s'interroger sur l'avenir de l'école dans les sociétés démocratiques est récurrent, car l'école est au cœur des institutions. Pendant longtemps l'école a instruit et éduquer. Ce n'est que depuis le début du XXème siècle que l'école privilégie l'instruction. Mais la crise que rencontre l'école aujourd'hui nécessite de repenser les missions de l'école. En fait, elle ne doit pas choisir entre l'instruction et l'éducation, mais assurer ces deux fonctions. Pour cela, il faut que sa fonction soit clairement définie et que des moyens nouveaux soient donnés. [...]
[...] Aussi convient-il de se demander quelles sont les fonctions pour l'école des trente ans avenir : instruire ou éduquer ? Si pendant longtemps l'instruction ne s'envisageait pas sans l'éducation, l'école moderne a favorisé l'instruction Mais l'école connaît aujourd'hui une crise radicale qui impose l'intervention de la puissance publique afin de retrouver un rapport apaisé entre les citoyens et le système scolaire (II). I/si pendant longtemps l'instruction ne s'envisageait pas sans l'éducation, l'école moderne a favorisé l'instruction L'instruction et l'éducation ont longtemps été confondues, car elles sont intrinsèquement liées Mais la société moderne s'est efforcée de les séparer au nom d'une séparation des rôles entre l'instituteur et les parents pendant longtemps, l'instruction ne s'envisageait pas sans l'éducation L'éducation et l'instruction ont pour particularité d'être transhistorique, c'est-à-dire présentes, à toutes les époques et dans toutes les sociétés. [...]
[...] C'est ce que Montaigne, dans les essais, exprime par la citation connue je préfère qu'il ait une tête bien faite que bien pleine Au savoir livresque est désormais préféré l'esprit critique. Le lien intrinsèque entre l'éducation et l'instruction va néanmoins disparaitre dans la société moderne. Il n'y a plus une seule autorité détentrice de ces deux fonctions, mais un partage entre l'école et la cellule familiale. l'école moderne a cherché à séparer l'instruction de l'éducation Mais, la société démocratique a cherché à séparer l'instruction de l'éducation. Désormais, la mission de l'école est l'instruction et celle des parents l'éducation. [...]
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